Le jeudi 11 juillet 2019 à 12:10
Les faits s'étaient déroulés le 18 avril 2018 dans l'après-midi. Deux gendarmes effectuaient un contrôle routier sur la D904 à la sortie d’Artemare (Ain) et étaient en train de procéder à la verbalisation d'un automobiliste, lorsqu'ils ont entendu un homme à moto arriver à pleine vitesse. L'un des militaires, l'adjudant Pascal Guldenfels, s'est positionné sur la ligne médiane afin d'effectuer les gestes réglementaires et indiquer au chauffard de s'arrêter.
Mais ce dernier a refusé le contrôle et a percuté très violemment le gendarme qui venait de se retirer de la trajectoire du deux-roues. Projeté à plusieurs mètres, le militaire a eu la jambe droite arrachée, l'autre disloquée, alors que le chauffard a poursuivi sa route. Son collègue, l'adjudant Jean-Baptiste Chaplin, a effectué un point de compression pour éviter que la victime ne perde trop de sang et a donné rapidement l'alerte.
L'adjudant Pascal Guldenfels a été évacué en hélicoptère à l'hôpital, à Lyon. Il a été amputé d'une jambe et a subi de nombreuses opérations pour garder la seconde explique France 3.
Le chauffard a accéléré jusqu'à 130 km/h
L'auteur des faits, Didier Hamza Poncet âgé de 19 ans au moment des faits, a été interpellé le lendemain. L'homme a d'abord tenté de dissimuler sa moto, une Yamaha R6 (600 cm3) débridée, avant de se livrer à la gendarmerie face à la demande de ses proches.
L'enquête a permis de déterminer qu'il avait accéléré devant le gendarme qui lui demandait de s'arrêter, atteignant la vitesse de 130 km/h.
Déjà condamné en 2017 pour des faits similaires
Didier Hamza Poncet avait déjà été condamné en décembre 2017 à 4 mois de prison avec sursis et révocation d'un sursis antérieur pour un "refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger d’autrui et conduite d’un véhicule à moteur malgré la suspension du permis de conduire", indique L'Essor. Le 18 avril 2018, il conduisait sans permis de conduire en état de récidive légale, mais également sans assurance.
A la barre, le prévenu a d'abord prononcé des excuses : "Je culpabilise pour la victime et son entourage, je m'en veux", précisant qu'il pense à la victime "tous les jours" en prison. Des déclarations qui n'ont pas convaincu l'épouse de la victime, Corinne, qui a qualifié ses propos de "pseudo-excuses".
Le président du tribunal a rappelé que le prévenu avait déjà tenté d'échapper aux forces de l'ordre sur son scooter boosté, à l'adolescence. "J'étais immature, sans conscience des risques", a aussi déclaré le prévenu au cours de l'audience au sujet de son acte l'an passé.
Un procès en correctionnel et non devant les assises
Durant sa plaidoirie, l'avocate du prévenu a remercié la famille de la victime qui a accepté que le procès se déroule devant un tribunal correctionnel et non devant une cour d'assises, comme cela aurait du être le cas. L'épouse de l'adjudant a indiqué que leur volonté était de "passer rapidement à autre chose" afin que son mari puisse se reconstruire au plus vite.
18/04/18, notre ami Gus, motard à BMO Belley était grièvement blessé, percuté par 1 chauffard.
1 an après, quel chemin parcouru! #Respect #Volonté #Amitié #FamilleGendarmerie #ReconstructionParLeSport
🙏🏽 Gus pour cette leçon de vie
🙏🏽 Coco, son épouse pour son film 🎞 #1an pic.twitter.com/AkFBRVT82C— Gendarmerie de l'Ain (@Gendarmerie_01) 18 avril 2019
La procureure a requis 7 années d'emprisonnement à l'encontre du jeune majeur. Le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bress l'a condamné à 5 ans de prison ferme ainsi qu'à une interdiction de repasser le permis de conduire durant 5 années. A noter que Didier Hamza Poncet a déjà passé 15 mois derrière les barreaux depuis son déferrement.