Le mercredi 15 juin 2022 à 14:58 - MAJ jeudi 16 juin 2022 à 08:52
Un fourgon transportant des migrants a forcé un barrage de police dans la nuit de mardi à mercredi à Sospel (Alpes-Maritimes), une commune située à la frontière franco-italienne. Une course-poursuite s'est ensuite déroulée et les policiers ont ouvert le feu à plusieurs reprises a appris Actu17, confirmant une information de Nice-Matin. L'un des migrants se trouvant dans le véhicule a été grièvement par balle
Les faits se sont déroulés vers 3 heures du matin. Une camionnette a refusé de s'arrêter lorsque les policiers lui ont ordonné, à la frontière. Une course-poursuite a ensuite eu lieu sur une quarantaine de kilomètres, jusqu'à l'avenue de la Méditerranée, dans le quartier des Moulins à Nice. Les forces de l'ordre ont ouvert le feu à plusieurs reprises durant cette intervention.
Un Égyptien de 35 ans a été grièvement blessé par balle et transporté à l'hôpital alors que son pronostic vital était engagé a indiqué la direction départementale de la sécurité publique (DDSP). Une seconde personne qui n'a pas été blessée, a été conduite à l'hôpital. Cinq autres migrants qui se trouvaient dans le véhicule ont été interpellés, et trois suspects - le conducteur et ses deux complices - ont réussi à prendre la fuite.
Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet. La première pour "aide à l'entrée et à la circulation en France d'étrangers en situation irrégulière dans des conditions incompatibles avec la dignité humaine", mais aussi pour "refus d'obtempérer aggravé par la mise en danger d'autrui et tentative d’homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique", qui a été confiée à la direction départementale de la police aux frontières (DDPAF), a indiqué le procureur.
La seconde, du "chef de violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique suivie d'incapacité supérieure à huit jours", a été confiée à l'IGPN, la police des polices, "afin de rechercher si le fonctionnaire de police se trouvait en état de légitime défense".
"Des délinquants exploitant la misère humaine"
"Cette nuit à Sospel, des policiers et gendarmes ont été volontairement mis en danger par des délinquants exploitant la misère humaine", réagit le maire de Nice, Christian Estrosi, sur Twitter.
Je déplore bien évidemment les blessures occasionnées à deux personnes présentes dans ce fourgon mais elles sont le résultat d’un acte criminel auquel il était nécessaire de mettre un terme pour la sécurité de nos policiers et gendarmes et éviter d’autres drames.
— Christian Estrosi (@cestrosi) June 15, 2022
"Face à une agression aussi violente que ce refus d’obtempérer et leur mise en danger, les personnels ont fait usage de la force légitime. Je déplore bien évidemment les blessures occasionnées à deux personnes présentes dans ce fourgon mais elles sont le résultat d’un acte criminel auquel il était nécessaire de mettre un terme pour la sécurité de nos policiers et gendarmes et éviter d’autres drames", ajoute l'édile, qui précise assurer "nos policiers et gendarmes", de son "soutien total dans cette période où nombreux sont ceux qui se plaisent à remettre en cause leur action, souvent à des fins politiques et de désordre".