Angers : Trois personnes dont un mineur tuées à l'arme blanche en pleine rue, un suspect interpellé

Les victimes ont été tuées au cours d'une rixe, qui s'est déroulée en trois temps, dans le centre-ville d'Angers (Maine-et-Loire).
Angers : Trois personnes dont un mineur tuées à l'arme blanche en pleine rue, un suspect interpellé
Illustration. (Actu17)
Par Actu17 avec AFP
Le samedi 16 juillet 2022 à 10:02 - MAJ dimanche 17 juillet 2022 à 12:53

Un suspect était en garde à vue samedi après la mort à coups de couteau de trois jeunes hommes, dont un mineur de 16 ans, dans la nuit de vendredi à samedi, au cours d'une rixe dans le centre-ville d'Angers. Âgé de 32 ans, le suspect a été interpellé dans la nuit, selon le parquet. Selon des sources concordantes, ce dernier est un ressortissant soudanais. Il est en situation régulière sur le territoire français et inconnu de la justice a indiqué le parquet. L'homme était néanmoins connu de la police pour être impliqué dans un dossier de conduite en état d'ivresse.

Les trois jeunes hommes tués sont âgés de 16 ans, 18 ans et 20 ans, a précisé à l'AFP le procureur d'Angers Éric Bouillard.

Une vidéo montrant un homme armé d'un couteau, qui serait le tueur alors qu'il prend la fuite, a été publiée sur les réseaux sociaux.

Coup de couteau au thorax

La rixe, qui a eu lieu en trois temps, aurait éclaté vers 01h00 du matin dans le centre-ville d'Angers pour se terminer peu avant 03h00 sur l'esplanade Cœur de Maine, près du château d'Angers.

"La police est intervenue une première fois vers 1H00 du matin" suite à un appel pour des jeunes filles importunées par le suspect. "Mais quand la police est arrivée, l'homme était parti et c'était calme", a indiqué à l'AFP samedi en fin d'après-midi M. Bouillard.

Un peu plus tard, "il revient à nouveau et il est éconduit assez fermement par des membres du groupe (...) Il revient une troisième fois" vers le groupe, cette fois avec un couteau, a poursuivi le magistrat, selon lequel "on ne sait pas" si les trois jeunes gens tués sont ceux qui l'avaient évincé précédemment. "L'altercation n'est pas liée à un tapage", comme évoqué dans un premier temps, a affirmé le procureur.

Appelés à 2h50 dans le secteur "Cœur de Maine", les policiers ont découvert "une foule importante et parfois agressive, avec des jets de projectiles sur les services intervenants", avait fait savoir dans la matinée M. Bouillard dans un communiqué. "Victime chacune d’un coup de couteau au thorax", les trois victimes étaient "en arrêt cardiorespiratoire" à l'arrivée des secours qui n'ont pu les réanimer, selon le magistrat. "La personne désignée comme étant l’auteur des coups de couteau" a d'abord été interpellée "par des personnes présentes" sur les lieux, subissant "alors des violences avant d’être prise en charge par la police municipale puis les secours", selon le procureur.

Hospitalisé, le suspect a été placé en garde à vue mais n’était pas en état de s'exprimer samedi matin. Le procureur a précisé samedi soir que le suspect "n'était pas gravement blessé", sans être en mesure de préciser s'il avait pu être entendu dans la journée.

«Effroi et tristesse»

Selon Ouest-France, deux des trois jeunes décédés avaient joué, depuis leurs 6-7ans et jusqu'à il y a un an, au rugby au sein du SCO Rugby d'Angers. Même après leur départ, "on les voyait souvent le samedi, ils venaient voir les matchs", a déclaré au quotidien le président du club, Jean-Benoît Portier. Comme beaucoup de membres du SCO Rugby, les deux rugbymen, selon le quotidien, étaient originaires de Wallis-et-Futuna, collectivité française d'outre-mer située dans le Pacifique-sud.

Une cellule psychologique avait été mise en place. Le CHU d'Angers a annoncé en fin de journée sur Twitter que 23 personnes y ont été accueillies dans la journée.

"Effroi et tristesse après la rixe survenue à #Angers. Mes pensées sont tournées vers les familles des victimes", a réagi sur Twitter l'ancien maire (Horizons) d'Angers, Christophe Béchu, devenu début juillet ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires dans le nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne.

"Choqué par l’agression mortelle qui a eu lieu cette nuit à #Angers, dont les circonstances exactes restent à déterminer. Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches", a écrit de son côté le député d'Angers François Gernigon (Horizons), élu lors des dernières législatives, dans un message posté sur Twitter.

Inaugurée en 2019 et proche du centre-ville, l'esplanade Cœur-de-Maine, où se sont produits les faits, est un vaste espace de verdure récréatif de 3000 m2 sur les bords de la rivière Maine, très fréquenté en particulier aux beaux jours.