Le mardi 8 décembre 2020 à 21:38 - MAJ mercredi 9 décembre 2020 à 12:34
Les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT) poursuivent leurs investigations après l'attentat qui a coûté la vie au professeur Samuel Paty, le 16 octobre alors qu'il sortait de son collège à Conflans-Sainte-Honorine. C'est dans ce cadre que cinq jeunes majeurs ont été interpellés ce mardi matin relate Le Parisien. Ils ont été placés en garde à vue.
Ces derniers sont tous d'origine tchétchène, comme le terroriste, Abdoullakh Anzorov, et sont suspectés de faire partie de son entourage. Ils sont âgés de 18 à 21 ans et habitent en Seine-Maritime et en Haute-Loire.
Les policiers les soupçonnent d'avoir été en contact avec le tueur, au minimum virtuellement, par l'intermédiaire de messageries ou des réseaux sociaux, et d'avoir échangé avec lui. Les investigations à venir durant leur garde à vue qui peut s'étendre jusqu'à 96 heures, permettront également de déterminer s'ils ont rencontré Abdoullakh Anzorov et s'ils avaient connaissance de son projet terroriste.
Dix personnes mises en examen
Au total, dix personnes sont poursuivies dans ce dossier terroriste. Sept ont été mises en examen le 22 octobre dont deux collégiens, accusés d'avoir désigné Samuel Paty au terroriste, ainsi que Brahim C., le père de famille à l'origine de la polémique sur les réseaux sociaux et sa fille, qui avait affirmé qu'elle avait assisté au cours de l'enseignant, ce qui n'était pas le cas. Trois autres collégiens ont eux aussi été mis en examen dans un second temps, pour "complicité".
En outre, trois suspects de 18 et 17 ans, accusés d’avoir été en contact avec le terroriste sur Snapchat, ont quant à eux été mis en examen le 6 novembre dernier.
"Faites des prières pour moi"
Quelques minutes avant l’attentat, l’assaillant avait posté une vidéo de quelques secondes sur un groupe du réseau social où les trois suspects se trouvaient. Abdoullakh Anzorov était visible et tenait son pistolet ainsi qu’un couteau à la main.
Puis, juste avant l’assassinat de Samuel Paty, le terroriste avait écrit : « Faites des prières pour moi, je vais passer des épreuves aujourd’hui et j’espère que grâce à l’aide d’Allah je vais réussir ». « Allah Akbar », avait répondu l’un des suspects. Le tueur avait ensuite publié une photo de la victime décédée, en ajoutant : « Macron, j’ai tué un de tes chiens ». Il avait peu après été abattu par les policiers, refusant de lâcher ses armes.