Attentat de Conflans : trois nouveaux suspects de 18 à 17 ans mis en examen

Trois nouveaux suspects ont été interpellés et placés en garde à vue ce mardi dans l'enquête sur l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine qui a coûté la vie à Samuel Paty. Ils viennent d'être mis en examen.
Attentat de Conflans : trois nouveaux suspects de 18 à 17 ans mis en examen
Les enquêteurs ont passé une partie de la nuit sur les lieux de l'attaque, ce 16 octobre 2020. (image Clément Lanot)
Par Actu17
Le vendredi 6 novembre 2020 à 10:24 - MAJ vendredi 6 novembre 2020 à 22:11

Près de trois semaines après l'attaque terroriste dans laquelle le professeur Samuel Paty a été sauvagement tué, les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont interpellé trois nouveaux suspects ce mardi, dans le cadre d'une commission rogatoire des quatre juges antiterroristes rapporte Le Parisien.

Les trois mis en cause - deux jeunes hommes âgés de 18 ans et une jeune femme de 17 ans - ont été arrêtés en Haute-Marne et en Haute-Saône. Ces derniers ont été mis en examen ce vendredi pour association de malfaiteurs terroriste. Les deux majeurs ont été placés en détention provisoire et la mineure a été laissée libre sous contrôle judiciaire dans une structure spécialisée précise le quotidien francilien.

Les deux suspects âgés de 18 ans étaient en contact avec le terroriste, Abdoullakh Anzorov, sur Snapchat. Ils échangeaient avec lui sur un groupe privé qui avait au départ été appelé « La Zik c'est Haram », avant d'être renommé « Zbrrr ». Des photos du drapeau de l'Etat islamique (EI) avaient notamment été diffusées.

"Je vais passer des épreuves aujourd'hui et j'espère que grâce à l'aide d'Allah je vais réussir"

Quelques minutes avant l'attentat, l'assaillant avait posté une vidéo de quelques secondes sur le groupe. Abdoullakh Anzorov était visible et tenait son pistolet ainsi qu'un couteau à la main. Puis, juste avant l'assassinat de Samuel Paty, le terroriste avait écrit : "Faites des prières pour moi, je vais passer des épreuves aujourd'hui et j'espère que grâce à l'aide d'Allah je vais réussir". "Allah Akbar", avait répondu l'un des suspects. Le tueur avait ensuite publié une photo de la victime décédée, en ajoutant : "Macron, j'ai tué un de tes chiens". Le groupe de discussions sur Snapchat avait ensuite été supprimé. La mineure qui n'en faisait pas partie, était quant à elle en contact avec l'un des deux majeurs.

Par ailleurs, trois amis d'Abdoullakh Anzorov avaient déjà été mis en examen et écroués dans ce dossier. L'un d'entre eux se trouvait dans ce même groupe de discussions.

Deux collégiens parmi les mis en examen

Sept personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier. Brahim Chnina, le père d'une élève du collège du Bois d’Aulne de Conflans où travaillait Samuel Paty. Âgé de 48 ans, il est à l'origine de la polémique sur les réseaux sociaux mettant en cause l'enseignant qui a été décapité. Le mis en cause affirmait notamment que M. Paty avait fait sortir les élèves musulmans de sa classe pour pouvoir montrer des caricatures du prophète Mahomet aux autres adolescents. Il avait aussi appelé à sa démission en donnant son nom et affirmait que sa fille avait assisté à ce cours, ce qui n'est pas le cas. Brahim Chnina avait échangé des messages et des appels avec l'assaillant.

Le second mis en cause est Abelhakim Sefrioui, un prédicateur islamiste fiché S qui avait apporté son soutien au père de famille en diffusant lui aussi des vidéos sur les réseaux sociaux. Les deux suspects ont été placés en détention provisoire.

Deux collégiens de 14 et 15 ans font aussi partie des personnes mises en examen. Ces derniers sont accusés d’avoir désigné Samuel Paty au terroriste, Abdoullakh Anzorov, devant le collège le jour de l'attaque, en échange de près de 350 euros. Les deux adolescents ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Les trois autres mis en cause sont des amis du tueur, originaires d'Évreux (Eure). L’un est âgé de 19 ans, les deux autres de 18 ans. Ils ont eux aussi été placés en détention provisoire. L'un a eu des contacts avec le terroriste le jour de l'attentat, il est soupçonné de l'avoir encouragé.