Attentat de Vienne : les services slovaques avaient averti l'Autriche que le terroriste cherchait des munitions

Les services de renseignement slovaques avaient informé leurs homologues autrichiens que le terroriste de Vienne cherchait à se procurer des munitions pour un fusil de type Kalachnikov. L'alerte n'a pas suffi.
Attentat de Vienne : les services slovaques avaient averti l'Autriche que le terroriste cherchait des munitions
Le terroriste a fait allégeance à l'Etat islamique dans une vidéo diffusée par le groupe terroriste ce mardi.
Par Actu17
Le mercredi 4 novembre 2020 à 17:27

Le tueur de Vienne, Kujtim Fejzulai, s'était rendu en Slovaquie pour tenter d'acquérir des munitions. Un déplacement qu'il a effectué en juillet dernier selon le quotidien autrichien Kurier. Le terroriste cherchait des munitions pour un fusil Kalachnikov, de calibre 7,62 donc. L'homme âgé de 20 ans n'a pas trouvé ce qu'il cherchait car il n'avait pas de permis d'arme à feu indique le journal slovaque Deník N.

Mais le passage et les recherches de Kujtim Fejzulai en Slovaquie ont été repérés par les radars des services de renseignement. Les autorités autrichiennes ont alors été averties en octobre précise Kurier. L'assaillant aurait été accompagné par quelqu'un durant son voyage, mais on ne sait pas à ce stade si cette personne a été identifiée.

Une opération antiterroriste était planifiée le lendemain

"Au cours des dernières heures, des informations sont apparues, montrant que quelque temps avant l’attaque terroriste, les services secrets slovaques avaient informé le BVT (les services autrichiens du renseignement, ndlr) au sujet de l’assaillant. Ils avaient indiqué qu’il voulait se procurer des munitions", a confirmé le ministre de l'Intérieur autrichien, Karl Nehammer, ce mercredi lors d'une conférence de presse. Barbara Göth-Flemmich, qui est responsable de la section des affaires pénales individuelles au ministère de la Justice autrichien, a indiqué de son côté au Ö1-Mittagsjournal, que la justice n'avait pas été informée de cette tentative d'achat de munitions.

Par ailleurs, une opération antiterroriste était planifiée quelques heures après l'attentat de Vienne, mardi matin, rapporte le quotidien autrichien. Le tueur a-t-il été alerté de cette offensive policière à venir ? Les investigations devront le déterminer. Il est en tout cas passé à l'acte à la veille de la mise en place d'un couvre-feu dans le pays, pour lutter contre la Covid-19.

Des "collègues" du terroristes arrêtés en Suisse

Deux suspects ont été interpellés en Suisse ce mardi après-midi, à Winterthour, près de Zurich. Ils sont âgés de 18 et 24 ans et sont soupçonnés d'avoir été en contact avec le terroriste. Le ministre de la Justice suisse, Karin Keller-Sutter, a déclaré qu'ils avaient rencontrés physiquement le tueur et les a présentés comme des "collègues" de Kujtim Fejzulai.

L'attentat de Vienne a fait 4 morts et 23 blessés. Ces derniers sont toujours hospitalisés. Sept d'entre eux sont dans un état critique. Les victimes décédées sont un homme et une femme âgés, un jeune passant et une serveuse. 18 lieux ont été perquisitionnés par la police jusqu'ici en Autriche et 14 suspects ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête. L'attaque terroriste a été revendiquée par le groupe État islamique.

L'assaillant âgé de 20 ans, avait été condamné en avril 2019 à 22 mois de prison pour avoir tenté de se rendre en Syrie, en passant par la Turquie. Il avait finalement été remis en liberté en décembre de la même année, après avoir suivi un programme de "déradicalisation".