Le samedi 15 juin 2024 à 12:23
Un homme de 62 ans a été retrouvé mort à son domicile à Besançon (Doubs), rue Narcisse Lanchy dans le quartier de Palente, le 5 août 2023. Ce sont des voisins qui ont donné l'alerte après avoir remarqué que le jardin de la maison n'était plus entretenu.
Le corps, en état de décomposition avancée, gisait là depuis plus d'un an. Selon l'autopsie, la mort du sexagénaire remonte probablement à juin 2022, dernière période où il a été vu vivant. Le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, a décrit la victime comme un homme "qui vivait particulièrement seul". Des bouteilles d'alcool fort retrouvées à son domicile laissent supposer une addiction à l'alcool. L'autopsie a privilégié une mort naturelle et les médecins légistes "ont exclu la survenue d’évènement traumatique".
«Pour des jeux de grattage»
La fille du défunt, contactée par les enquêteurs, n'avait plus de lien avec son père depuis 2005. Lors des démarches pour la succession, elle a accédé aux comptes bancaires de son père et a découvert que des prélèvements avaient eu lieu après sa mort pour un montant global de 43 000 euros, jusqu'en octobre 2023. Grâce aux caméras de surveillance des distributeurs de billets, les enquêteurs ont identifié une femme de 64 ans effectuant les retraits.
Placée en garde à vue, cette femme a expliqué avoir entretenu une relation avec le défunt. Elle a raconté aux enquêteurs qu'elle l'avait trouvé ivre au sol un jour et l'avait mis sur son lit sans prévenir personne. "Elle a expliqué qu’elle craignait qu’on la soupçonne, qu'elle n'était pas une meurtrière", a précisé le procureur. Elle a reconnu avoir prélevé des fonds qu'elle utilisait principalement "pour des jeux de grattage".
La sexagénaire est désormais poursuivie pour non-assistance à personne en péril, vol de carte bancaire et escroquerie au préjudice de la fille du défunt et de la caisse de retraite qui a continué à verser la pension du sexagénaire. Elle doit être présentée au parquet de Besançon ce samedi 15 juin dans le cadre d'une comparution à délai différé. Cette procédure peut permettre de placer une personne sous contrôle judiciaire, en détention provisoire ou assignée à résidence jusqu'au procès, dans l'attente d'un complément du dossier, notamment une analyse psychologique. La suspecte doit être jugée dans les deux mois et elle encourt une peine de 5 ans de prison pour les faits qui lui sont reprochés.