Le mardi 11 avril 2023 à 15:35
Deux employés d'un prestigieux restaurant bordelais, la Table de Montaigne situé dans l'hôtel 5 étoiles Le Palais Gallien, ont été interpellés et placés en garde à vue le 14 mars dernier, suite à une plainte déposée par un apprenti cuisinier révèle Le JDD.
Le chef de cuisine et le chef pâtissier sont au cœur d'une enquête ouverte en juin 2022 par le parquet de Bordeaux, qui porte sur des violences physiques, des brûlures volontairement infligées, une agression sexuelle et une atmosphère d'humiliation permanente, faite de brimades et d'insultes. Lors des examens médicaux réalisés au moment de la plainte, des traces persistantes de brûlures ont été relevées sur le corps de la victime. Ce jeune homme a déclaré être "toujours très marqué" par les violences subies au sein du restaurant.
Il admet avoir été «trop dur»
Les auditions d'autres employés et stagiaires ont permis d'étayer les accusations. Selon une source proche de l'affaire citée par nos confrères, "plusieurs apprentis et ex-apprentis ont confirmé les faits décrits par le plaignant". Néanmoins, aucun d'entre eux n'a souhaité déposer plainte par peur de représailles ou de conséquences sur leur carrière dans le milieu de la restauration.
Les deux employés mis en cause ont nié les faits reprochés, minimisant les déclarations et évoquant des comportements "classiques" en cuisine autour de simples querelles et de propos offensants sans lendemain. Toutefois, le chef pâtissier a admis avoir été parfois "trop dur" avec le plaignant, expliquant avoir lui-même subi "les mêmes comportements" au cours de son apprentissage.
Placés sous contrôle judiciaire
Le parquet de Bordeaux a indiqué que "l'un des mis en cause est poursuivi pour harcèlement moral et le second pour harcèlement moral au travail, agression sexuelle aggravée (par personne abusant de son autorité) et violences avec arme sur une victime, ainsi que pour agression sexuelle aggravée sur une seconde victime".
Les deux suspects ont été placés sous contrôle judiciaire, avec notamment une obligation de soins, une interdiction d'entrer en contact avec les victimes et témoins et une interdiction de paraître à Bordeaux pour l'un d'eux. Les deux employés et la direction de l'établissement n'ont pas répondu aux sollicitations du JDD.