Bordeaux : Deux hommes adeptes des soirées «chemsex» retrouvés morts, deux autres dans le coma

Deux hommes sont décédés à Bordeaux (Gironde), en lien avec des soirées "chemsex", la semaine dernière. Deux autres ont été hospitalisés dans le coma.
Bordeaux : Deux hommes adeptes des soirées «chemsex» retrouvés morts, deux autres dans le coma
Illustration. (Manuel Esteban/shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 20 mars 2024 à 17:53 - MAJ mercredi 20 mars 2024 à 20:04

Deux décès et deux hommes dans le coma à Bordeaux (Gironde), en l'espace de quelques jours, après des overdoses sur fond de soirées "chemsex", une pratique consistant à consommer des produits stupéfiants dans le but de prolonger et d'intensifier des rapports sexuels. Deux hommes ont été retrouvés sans vie le 12 mars dernier dans la soirée, rapporte BFMTV. Deux autres hommes ont été conduits à l'hôpital alors qu'ils étaient dans le coma. Leur état de santé s'est depuis amélioré. Aucun d'entre eux n'est décédé, contrairement à ce que nous indiquions initialement.

Il était environ 20 heures quand deux hommes nés en 1977 et 1980 ont été retrouvés morts dans un appartement à Bordeaux, le mardi 12 mars vers 20h20, précise le parquet de Bordeaux dans un communiqué ce mercredi soir. Les premières constatations ont montré que leur décès remontait à plusieurs jours et que le duo avait consommé de la drogue durant des relations sexuelles. "L'enquête, initialement ouverte du chef de recherches des causes de la mort, est désormais menée du chef d’homicide involontaire s’agissant manifestement d’overdoses en l’état des éléments recueillis à ce jour et compte tenu de la présence de stupéfiants dans le logement", indique le procureur de la République, Frédérique Porterie. "Il ressortait des premières investigations que les deux victimes entretenaient une relation depuis plus de 3 ans et consommaient des produits stupéfiants de type GHB et 3MMC". Les autopsies ont exclu l'intervention d'un tiers dans les deux décès. Des analyses toxicologiques et anatomo-pathologiques sont en cours.

3MMC, kétamine et poppers

Le 16 mars, un autre homme qui serait âgé de 61 ans, domicilié à Bordeaux, a fait un malaise alors qu'il était chez lui. Les deux autres hommes qui se trouvaient avec lui ont donné l'alerte et la victime a été transportée à l'hôpital. "Les deux individus étaient entendus et déclaraient avoir consommé de la 3MMC avec la victime", souligne le parquet. "Sur place, la présence de produits stupéfiants type 3MMC, kétamine et poppers confirmait la thèse d'une consommation de produits toxiques". La victime, hors de danger, a pu quitter l'hôpital et doit être interrogée par les policiers. Une enquête des chefs de trafic de stupéfiants et blessures involontaires a été ouverte, indique le parquet.

Un quatrième homme dans le coma

La veille, un autre homme été découvert seul et inconscient à son domicile. Âgé de 40 ans, il a été conduit à l'hôpital. De la drogue a été trouvée dans son logement "outre du matériel de conditionnement". "Dès sa sortie de l'hôpital le lendemain, il était placé en garde à vue dans les locaux de la police nationale. Il a déclaré se fournir sur internet en commandant des produits illicites sur un site néerlandais ou en s'approvisionnant sur Bordeaux. Adepte de "chemsex", il a reconnu organiser à cette fin des soirées et vendre des stupéfiants depuis 2021", détaille le magistrat.

L'homme a été déféré ce mercredi au parquet de Bordeaux en vue d’une comparution à délai différé. Le parquet a réclamé son placement en détention provisoire "jusqu'à la date de son jugement des chefs suivants : importation, acquisition, transport, offre ou cession de manière illicite de substances ou plantes classées comme stupéfiants, en l’espèce de la 3MMC, du GBL, de la cocaïne, de l'ecstasy et de la MDMA". Son jugement doit avoir lieu le 22 avril prochain au tribunal judiciaire.

Les trois enquêtes ont été confiée à la division criminelle territoriale (DCT), ex-sûreté départementale. "Aucun lien n’a pu être fait à ce stade entre ces trois procédures", précise le procureur de la République.