Le mercredi 7 juillet 2021 à 15:54
Les investigations se poursuivent pour tenter de faire la lumière sur la disparition de Delphine Jubillar à Cagnac-les-Mines (Tarn) dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Son mari, Cédric, avec qui elle était en instance de séparation, a été mis en examen dans ce dossier à la mi-juin, six mois après les faits, avant d'être placé en détention provisoire.
Les enquêteurs de la section de recherches (SR) de Toulouse (Haute-Garonne) ont récolté des incohérences dans son récit, qui a parfois été différent sur certains points comme le procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzeari, l'a expliqué lors de sa conférence de presse au moment de cette mise en examen.
"Je connais un endroit où on ne la trouvera jamais"
Cédric Jubillar aurait confié à cinq personnes différentes sa volonté de "tuer" son épouse Delphine si cette dernière venait à le quitter ou à partir rapporte BFMTV. "J’ai envie de la tuer, ça ne se passe pas bien", aurait-il notamment exposé à l'une de ses connaissances. "Je vais la tuer, je connais un endroit où on ne la trouvera jamais", aurait également certifié le suspect de 33 ans. A sa mère, le trentenaire aurait affirmé : "Elle m’énerve. Je vais la tuer, je vais l’enterrer et personne ne la retrouvera". Des propos lâchés sous le coup de la colère tempèrent les avocats de Cédric Jubillar.
L'homme avait d'ailleurs indiqué lors de ses premières auditions qu'il n'y avait pas de tensions au sein de son couple. Il a fini par reconnaître que le climat était "était très conflictuel et donnait lieu à de fréquentes disputes", a détaillé le procureur. « Il essayait de géolocaliser » sa conjointe a-t-il aussi mentionné. Cédric Jubillar a finalement admis qu’il savait aussi qu’elle souhaitait le quitter et qu’il « était parfaitement au courant qu’elle avait un amant ».
"Il me donne des détails sexuels d’une grande vulgarité qui ne concernent que lui et Delphine"
Dans une interview au Parisien ce mardi, l'une des amis proches de Delphine Jubillar, Anne, a évoqué ses derniers échanges par message avec Cédric Jubillar. Elle raconte aussi à quel point elle était proche de la mère de famille disparue : "C’était une relation privilégiée qui allait un peu au-delà d’une relation entre mamans qui se retrouvent devant le portail de l’école". "Je la soutenais dans son projet de séparation, moralement et techniquement. Je suis passée par là. Elle venait donc remplir ses papiers chez moi. Le 15 décembre au matin, quelques heures avant sa disparition, nous avons bu un café ensemble à mon domicile", confie-t-elle.
"J’ai été destinataire d’un message de Cédric envoyé à 4 heures à notre groupe de copines de Cagnac mais je dormais et je ne l’ai pas vu. Au départ, je ne m’alarme pas. Delphine avait déjà quitté la maison, seule, sans prévenir personne, au cours de la Nuit des Étoiles, vers le 10 août", raconte ensuite Anne. Elle pensait que Delphine avait pu se rendre chez son amant qui habitait "à une heure de route d’Albi plutôt vers le nord". Vers 8 heures, elle s'est inquiétée de ne pas la voir revenir alors que ses enfants allaient se réveiller.
Le matin du drame, Anne a aussi échangé des messages avec Cédric Jubillar. Vers 6 heures, elle lui a demandé s'ils s'étaient disputés la veille au soir. "Il me répond que non, que la soirée était cool… Ensuite, il me donne des détails sexuels d’une grande vulgarité qui ne concernent que lui et Delphine. En décalage total avec la situation", s'étonne Anne. Elle finira par réussir à contacter l'amant de Delphine qui lui confirmera qu'elle n'est pas avec lui, alors que les gendarmes commençaient leurs recherches, notamment à l'aide d'un hélicoptère.
Le 29 décembre, Anne a redemandé des nouvelles des enfants à Cédric Jubillar. Elle évoque sa "nonchalance". "Ça m’écœure", décrit-elle. "Sa réponse ne m’a pas donné envie de poursuivre et j’ai coupé les ponts depuis ce jour".