Cocaïne : Les trafiquants avaient embauché des Colombiens et installé leur labo dans un village de l'Aisne

Les policiers de la sûreté territoriale (ST) des Hauts-de-Seine ont démantelé un trafic de drogue. Les narcotrafiquants avaient installé leur laboratoire à Bohain-en-Vermandois, un petit village de l'Aisne.
Cocaïne : Les trafiquants avaient embauché des Colombiens et installé leur labo dans un village de l'Aisne
Illustration. (shutterstock)
Par Actu17
Le dimanche 12 mars 2023 à 12:02

Quatre hommes derrière les barreaux et une saisie de produits stupéfiants "exceptionnelle". Des trafiquants de drogue ont été interpellés par les enquêteurs de la sûreté territoriale (ST) des Hauts-de-Seine dans un village calme du nord du département de l’Aisne révèle Le JDD.

Les policiers ont découvert un laboratoire clandestin de transformation de cocaïne en investissant un entrepôt vétuste à Bohain-en-Vermandois, le 27 janvier dernier. Les policiers ont saisi près de 20 kilos de cocaïne, 100 kilos de produit de coupe, un four et des presses pour conditionner la drogue en pains, une cinquantaine de logos pour les distinguer et des machines pour générer des cryptomonnaies.

Deux hommes ont été interpellés sur place, deux autres ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de prendre la fuite. Les deux premiers suspects étaient en fait des chimistes colombiens de 23 et 42 ans, qui ont été payés 2000 euros chacun pour fabriquer du produit de coupe et pour conditionner une centaine de kilos de cocaïne en pains. Les quatre suspects ont été mis en examen pour trafic de stupéfiants et placés en détention provisoire. Deux autres suspects se sont livrés à la police à la mi-février et ont été également été incarcérés.

Les trafiquants étaient sous étroite surveillance depuis le début de l'année 2022. Ils avaient un fonctionnement atypique dans la mesure où ils mettaient à disposition la drogue et se faisaient payer au fur et à mesure que le produit était revendu a détaillé une source proche de l'enquête à nos confrères.

Des méthodes de vente «du tac au tac»

Au moment de ces quatre premières interpellations dans l'Aisne, les logements de quatre autres suspects en fuite - dont le chef de réseau Abdelkader J., alias Tampo ou Tagalpogo -, situés en banlieue parisienne, ont été perquisitionnés par les enquêteurs. Près de 40 000 euros, 700 grammes de cocaïne, 10 kilos de résine de cannabis, un compteur de billets, un pistolet semi-automatique Glock 17 et une dizaine de montres de luxe Audemars Piguet, Panerai et Rolex ont été trouvés en plus des premières saisies.

Le chef de réseau, Tampo, est soupçonné d'avoir alimenté différents points de deal, notamment à Argenteuil (Val-d'Oise) et à la station de métro Hoche à Pantin (Seine-Saint-Denis). Les trafiquants étaient très méfiants et n'affichaient pas de signes ostentatoires de richesse. Ils se déplaçaient en Citroën Berlingo, Volkswagen Caddy ou Toyota Yaris. Tampo avait mis en place des méthodes de vente "du tac au tac" pour limiter les stocks en sa possession. Les enquêteurs ont également noté qu'une "nouvelle récolte de tête de salade", de "la Reine du Sud" et de "la foudre" - des noms de code donnés à la drogue -, ont été écoulées ou sont en cours d'acheminement.