Le vendredi 17 décembre 2021 à 14:09 - MAJ vendredi 17 décembre 2021 à 22:31
De nouvelles violences contre les policiers au quartier du Clos-des-Roses à Compiègne. Une patrouille de police était de passage vers 22h40 au niveau du square Baudelaire, près d'un point de deal, lorsqu'elle a été attaquée par une quinzaine d'individus hostiles. Les agresseurs ont encerclé les forces de l'ordre et la tension est rapidement montée.
Les coups sur la carrosserie et les insultes pleuvent. Un policier qui n'a pas eu le temps de remonter sa vitre est frappé. Les fonctionnaires assaillis utilisent alors leur lanceur de balle de défense (LBD) à une reprise puis lancent une grande lacrymogène pour faire reculer les agresseurs. Ces derniers récupèrent la grenade et la jette dans l'habitacle de la voiture de police. L'un des auteurs a filmé la scène et la vidéo a été diffusée sur le réseau social Snapchat. "Les policiers étaient aveuglés. Cela aurait pu être très grave, prendre feu. Un policier a été brûlé au deuxième degré à la cuisse", précise la procureure de la République de Compiègne, Marie-Céline Lawrysz, au Parisien.
"Tant qu’il n’y aura pas de mort, on n’aura aucun renfort ?"
Le policier au volant démarre mais s'arrête un peu plus loin. L'agression se poursuit sous les insultes : "Cassez-vous bande de putes ! Sale fils de pute !". Des projectiles sont lancés sur les forces de l'ordre qui sont également la cible de tirs tendus de mortiers d'artifice. Une policière qui étouffe sort du véhicule. Plusieurs tirs de LBD sont alors nécessaires pour faire reculer les assaillants, ainsi qu'une grenade lacrymogène et une grenade de désencerclement. Les policiers réussissent alors à quitter les lieux et se mettre à l'abri.
ce soir à Compiègne dans le département de l’Oise (60) pic.twitter.com/ypHHRfKOSZ
— C Pas Des Lol ♠️ (@cpasdeslol18) December 16, 2021
Les policiers de la CRS 8, spécialisés dans les violences urbaines intenses et les situations urgentes, ont été déployés sur place vers 01h30. "La policière s’est blessée à la cheville et a un mois d’arrêt de travail. L’autre policier a au moins six jours d’arrêt si ce n’est plus", détaille la magistrate à nos confrères. "À Creil, ils ont eu 40 hommes supplémentaires en un an. Nous, à Compiègne, on a eu quatre arrivées, ce qui n’a pas compensé les départs. Je ne sais pas ce qu’ils attendent en haut lieu pour agir. Tant qu’il n’y aura pas de mort, on n’aura aucun renfort ?"
[#ViolencesUrbaines]🚨🚨🚨Une nouvelle fois pris à partie, nos policiers ont vécu une nuit compliquée à #Compiègne.
Mortiers, pavés, projectiles divers, rien ne leur a été épargné.Prompt rétablissement à nos deux blessés.
Merci à la CRS 8 qui s'est déployée rapidement. 🚔 pic.twitter.com/YRsOxDRFpW
— Commissariat de Compiègne (@PoliceNat60200) December 17, 2021
Un policier sérieusement blessé au visage au début du mois
Les faits surviennent dix jours après une attaque aux mortiers d'artifice visant quatre policiers, dans ce même quartier du Clos-des-Roses. Un policier a été sérieusement blessé au visage et a notamment eu le nez cassé. Trois suspects ont ensuite été interpellés. Des mortiers d'artifice ainsi que 44 grammes d'héroïne et de la résine de cannabis ont été découverts. Deux des mis en cause seront jugés le 30 décembre prochain.
En août dernier, les policiers avaient été encerclés au même endroit alors qu’ils allaient procéder à un contrôle. Un bloc de béton avait été jeté sur le capot de la voiture de la brigade anticriminalité (BAC), heureusement sans faire de blessé.