Course-poursuite à Paris : trois policiers placés en garde à vue et suspendus

Trois policiers parisiens ont été suspendus et placés en garde à vue après une course-poursuite durant laquelle trois mineurs à scooter ont été blessés, l'une très grièvement. Les agents reconnaissent désormais "des gestes qui ne sont pas appropriés", alors que les familles des victimes demandent "la transparence" et "la vérité" sur les circonstances des faits.
Course-poursuite à Paris : trois policiers placés en garde à vue et suspendus
Illustration. (Jose Hernandez/Camera 51/shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 21 avril 2023 à 12:42

Trois policiers impliqués dans une course-poursuite avec un scooter le 13 avril dernier à Paris ont été suspendus après avoir reconnu "des gestes qui ne sont pas appropriés", a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ce vendredi matin sur franceinfo. Les trois fonctionnaires ont également été placés en garde à vue a-t-on appris de source proche du dossier. L'inspection générale de la police nationale (IGPN) est chargée des investigations dans cette affaire, où trois mineurs ont été blessés dont une jeune fille qui était toujours entre la vie et la mort ce jeudi à l'hôpital.

Cette intervention de police s'est déroulée le 13 avril dernier, peu avant minuit, dans le XXe arrondissement de Paris. Une patrouille de police s'est lancée à la poursuite d'un scooter avec trois mineurs âgés de 17, 14 et 13 ans, refusant d'obtempérer selon la préfecture de police. L'un ne portait pas de casque. Les trois mineurs ont chuté dans des circonstances qui restent à éclaircir.

La conductrice du scooter, une jeune fille de 17 ans, a été hospitalisée et son pronostic vital était toujours engagé ce jeudi. Son frère de 13 ans a été blessé au foie et un autre passager, âgé de 14 ans, touché au genou, a indiqué jeudi l'avocat des deux familles, Me Arié Alimi. Ce dernier a déposé plainte pour tentative d'assassinat par personne dépositaire de l'autorité publique, avec arme par destination, sur personnes mineures.

La version des policiers a changé

Gérald Darmanin a déclaré ce vendredi sur franceinfo : "Je crois comprendre que les témoignages des policiers du premier jour ne sont pas ceux d'aujourd'hui et qu'ils reconnaissent des gestes qui ne sont pas appropriés", ajoutant : "J'ai demandé au préfet de police de suspendre (...) ceux qui seraient responsables, notamment une conductrice et d'autres policiers, de cette situation".

Selon la version initiale des policiers, ils ont voulu procéder au contrôle du scooter, mais la conductrice a refusé de s'arrêter et a perdu le contrôle de son deux-roues après avoir emprunté une rue à contresens. Cependant, une femme de 37 ans se présentant comme témoin de l'accident affirme avoir vu le véhicule de police percuter le scooter. "J'ai vu le scooter se lever et surtout les corps éjectés avant de retomber sur le trottoir", a-t-elle affirmé. Elle assure également qu'une policière lui a ordonné d'effacer des vidéos prises juste après le choc, ajoutant que cette fonctionnaire l'a menacée de "gros problèmes" et de garde à vue si elle ne supprimait pas les vidéos.

Les familles des victimes exigent "la transparence" et "la vérité" sur les circonstances de l'accident. "On ne souhaite pas faire la guerre à la police, on veut juste connaître la vérité", ont indiqué la sœur aînée de la conductrice et de son jeune frère blessé, à l'AFP. La mère du troisième adolescent blessé a souligné qu'"il est nécessaire de faire la transparence sur ce qui s'est passé, on en a besoin pour passer à autre chose".