Le vendredi 8 juillet 2022 à 18:41
Au moins quatre personnes sont décédées dans la nuit de jeudi à vendredi dans l'incendie d'un immeuble du centre-ville de Bressuire, qui menaçait de s'effondrer vendredi après-midi, compliquant la recherche d’éventuels disparus sous les décombres.
Peu avant 5h00, le feu s'est propagé dans le haut d'un immeuble de deux étages boulevard Maréchal Joffre, ravageant quatre studios situés dans les combles et détruisant l'escalier qui y menait, le plancher du dernier étage ainsi que le toit, a constaté une correspondante de l'AFP.
En fin d'après-midi, le bilan provisoire faisait état de quatre morts et les recherches pour retrouver d'autres victimes éventuelles "étaient compliquées par l'état du bâtiment", a indiqué le procureur de la République de Niort Julien Wattebled. Le procureur n'a pas donné d'estimation du nombre de disparus éventuels.
"Aucun signe d'acte criminel" n'a été découvert "à ce stade", a-t-il souligné, alors qu'une enquête pour "recherche des causes de la mort" a été ouverte. "Il faut y aller par le toit ou étayer tout le bas du bâtiment mais ça risque de s'effondrer", a expliqué Emmanuelle Ménard, la maire de cette commune de 19 000 habitants, qui s'est rendue sur place dès l'alerte donnée au petit matin.
Selon la préfète Emmanuelle Dubée, "il y a un équilibre précaire de la structure (de l'immeuble), qui explique que l'ensemble des opérations prennent du temps pour sécuriser les lieux" avant de réaliser des "recherches sereines".
Les locataires de ces quatre appartements situés dans un immeuble en pierre avec un office notarial au rez-de-chaussée, étaient tous originaire des Comores, a précisé la mairie.
La Ville a ouvert une cellule d'aide psychologique, notamment à destination de la communauté comorienne, dont plusieurs dizaines de membres étaient réunis derrière le cordon de sécurité sur les lieux du drame vendredi. Le propriétaire des lieux a été entendu par les enquêteurs, ont indiqué la préfète et la maire lors d'un point presse.
Communauté comorienne
"Depuis que je suis maire, je n'ai pas eu d'éléments, de signalements particuliers" concernant une éventuelle insalubrité de l'immeuble, "mais ce sera très regardé par les services de l’État et ce sera à l'enquête de déterminer tout cela", a commenté Mme Ménard.
La maire s'est entretenu avec "des membres de la communauté comorienne" pour essayer d'évaluer le nombre de personnes présentes dans ces logements durant la nuit.
Près de 70 sapeurs-pompiers, une cinquantaine de gendarmes, dont des enquêteurs de la brigade de recherche de Bressuire, des techniciens d'identification criminelle et des experts de l'institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale étaient mobilisés vendredi.
Deux hommes, âgés de 20 et 22 ans ont pu être secourus, et leurs jours ne sont en danger, selon le parquet.
Durant la nuit, dix personnes ont été évacuées dans l'hôtel-restaurant voisin de l'immeuble en flammes. "La fumée est rentrée au 2ème étage vers 4h20 du matin et a fait sonner l'alarme. On a appelé les pompiers avec mon mari et on est sortis dans la rue avec nos deux enfants et six clients. On a vu une personne qui courait dans la rue et une autre sur le toit, qui a été prise en charge par les pompiers", a raconté à l'AFP Mme Lavaux (qui n'a pas souhaité communiquer son prénom) gérante de l'hôtel "la Boule d'Or".
Vendredi soir, six familles, également d'origine comorienne, habitant un immeuble mitoyen dont l'accès est interdit durant les opérations de recherches, vont être relogées, a également indiqué la mairie.