Guyane : 11 policiers adjoints soupçonnés d'avoir fait passer de la cocaïne placés en garde à vue

Onze policiers adjoints, principalement de la police aux frontières (PAF) en Guyane, ont été placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans un trafic de cocaïne.
Guyane : 11 policiers adjoints soupçonnés d'avoir fait passer de la cocaïne placés en garde à vue
Illustration. (Victor Joly / Shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 30 juin 2023 à 14:28

Onze policiers adjoints (PA), en grande majorité affectés à la police aux frontières (PAF), en Guyane, ont été placés en garde à vue ce mardi à Cayenne, soupçonnés d'avoir fait passer de la cocaïne, par avion, vers la métropole, selon des sources proches du dossier, confirmant une information de La 1ere Guyane. Ces gardes à vue surviennent suite à une vaste opération de la police judiciaire en Guyane et en métropole, ainsi qu'à l'ouverture de deux informations judiciaires par le parquet de Créteil.

Ces arrestations sont le résultat de plusieurs mois d'enquête qui ont débuté avec l'interpellation de deux "mules" à l'aéroport d'Orly au printemps dernier, transportant de la cocaïne en provenance de Guyane. Les enquêteurs ont réussi à remonter jusqu'à ces onze policiers, tous âgés d'une vingtaine d'années, suspectés d'avoir facilité le passage de la drogue directement en zone d'embarquement grâce à leur uniforme, contournant ainsi les contrôles de sécurité, y compris un scanner.

Depuis le 1er novembre, un dispositif "100% contrôle des passagers" a été mis en place à l'aéroport de Cayenne pour contrer le flux de cocaïne partant de la Guyane. Ce dispositif a conduit les trafiquants à trouver d'autres moyens pour faire embarquer la drogue sur les vols vers la métropole. Selon un rapport sénatorial de 2020, 15% à 20% de la cocaïne arrivant en France transiterait par la Guyane.

En mai dernier, deux employés d'une société aidant les personnes à mobilité réduite à l'aéroport de Cayenne ont également été condamnés à 30 mois de prison pour leur rôle dans un trafic de cocaïne.

La garde à vue des onze policiers peut s'étendre jusqu'à 96 heures étant donné qu'il s'agit d'une enquête pour trafic de stupéfiants.