Home-jacking, course-poursuite et coups de feu : sept policiers blessés et trois suspects interpellés à Maisons-Alfort

INFO ACTU17. Sept policiers ont été blessés durant une dangereuse course-poursuite avec trois malfaiteurs soupçonnés d'avoir commis un home-jacking dans l'Essonne, tôt ce vendredi matin. Le trio a fini par être interpellé et a été placé en garde à vue.
Home-jacking, course-poursuite et coups de feu : sept policiers blessés et trois suspects interpellés à Maisons-Alfort
Illustration. (A17)
Par Stéphane Cazaux
Le vendredi 12 avril 2024 à 10:54 - MAJ vendredi 12 avril 2024 à 11:17

Trois hommes se sont lancés dans une course-poursuite avec la police après un home-jacking commis à Orsay (Essonne), tôt ce vendredi matin vers 05h30. Les trois suspects ont fini par être stoppés à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), après des tirs des forces de l'ordre. Sept policiers ont été blessés durant cette intervention, a appris Actu17 de sources proches de l'affaire.

L'affaire a débuté lorsque les policiers ont été alertés qu'un cambriolage venait d'avoir lieu à Orsay. Avec le signalement des suspects et de leur voiture de marque Mercedes, les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Palaiseau sont parvenus à les localiser à une station-service sur l'A86, à hauteur de Créteil, alors qu'ils faisaient le plein. "Un téléphone volé durant le cambriolage était toujours allumé et se trouvait dans la voiture des malfaiteurs. Les policiers ont réussi à localiser l'appareil", confie l'une des sources. Les fonctionnaires tentent d'interpeller les trois complices mais le suspect au volant parvient à redémarrer et à prendre la fuite, malgré l'utilisation d'un stop-stick (une herse, ndlr). L'un des trois malfaiteurs est alors interpellé, les deux autres poursuivent leur fuite à bord de leur berline malgré un pneu crevé.

Les fuyards sont interceptés par quatre autres véhicules de police à Maisons-Alfort. Ils refusent de s'arrêter et les forces de l'ordre utilisent une nouvelle fois un stop-stick, crevant au moins un autre pneu. Le suspect effectue des manœuvres brutalement pour échapper aux forces de l'ordre, et percute des véhicules de police, notamment de la BAC 94N, la brigade anticriminalité du Val-de-Marne de nuit. Deux des policiers qui tentent d'arrêter le conducteur sont traînés au sol, alors que le chauffard n'hésite pas à rouler sur le trottoir pour s'enfuir. Face au danger, un autre fonctionnaire ouvre le feu à une dizaine de reprises. La Mercedes s'arrête finalement quelques centaines de mètres plus loin, rue Gabriel-Péri, dans un quartier résidentiel. Les trois suspects ont été placés en garde à vue dans les locaux du service départemental de police judicaire du Val-de-Marne (SDPJ 94), chargé des investigations. "Ils sont en cours d'identification", précise-t-on.

Le butin emporté par les trois voleurs présumés lors du home-jacking "n'est pas énorme", confie une deuxième source. "Les victimes qui dormaient ne se sont aperçues qu'à la fin qu'il y avait des cambrioleurs dans leur domicile".

Deux policiers sérieusement blessés

Parmi les sept policiers blessés, qui ont tous été conduits à l'hôpital, l'un souffre d'une fracture à une cheville, un second une fracture à une main. Les autres fonctionnaires sont moins gravement touchés.

Le préfet de police, Laurent Nuñez, a réagi sur le réseau social X, suite à cette affaire, et a fait part de son "soutien" aux policiers "dans leurs missions exécutées au péril de leur intégrité".

"Bravo pour le professionnalisme et le sang froid de mes collègues", réagit Frédéric Le Coent, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale dans le Val-de-Marne, à Actu17. "Les individus étaient prêts à tout pour s’enfuir, y compris à tuer des 'flics'. Courage également aux enquêteurs pour les nombreuses investigations inhérentes à cette très belle affaire. Prompts rétablissements aux collègues blessés, pensées et soutiens inconditionnels. Alliance Police Nationale espère que la Justice se montrera à la hauteur de l’engagement de nos collègues".

"D'abord, je tiens à féliciter nos collègues, ceux de l'Essonne, ceux du Val-de-Marne, que ce soient des effectifs locaux ou ceux des brigades anticriminalité (BAC)", réagit Reda Belhaj, porte-parole du syndicat de police Un1té en Île-de-France. "Quoi qu'il arrive, on essaie de ne pas lâcher sur le terrain. On constate malheureusement que les refus d'obtempérer se multiplient et que les délinquants n'hésitent pas à tenter de 'tuer du flic'. Il est rare de voir autant de collègues blessés sur une intervention. Les policiers ont essayé à plusieurs reprises de stopper ce véhicule avec un stop-stick, mais ça n'a pas suffi. Même à 6 heures du matin, nos collègues de nuit répondent présents et n'hésitent pas à s'engager. Je souhaite un bon rétablissement à l'ensemble des policiers blessés".