«Il y a de la colère» : leur père meurt chez lui malgré trois appels au SAMU, elles racontent

Les filles de Jean-François, Stéphanie et Aurélie, dénoncent l'inaction du SAMU après le décès de leur père d'un infarctus. Elles s'expriment publiquement pour mettre en lumière les failles du système de santé français et réclament des changements urgents.
«Il y a de la colère» : leur père meurt chez lui malgré trois appels au SAMU, elles racontent
Illustration. (Shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 1 septembre 2023 à 23:36

Suite au décès de leur père d'un infarctus au Cap d'Agde (Hérault), les filles de Jean-François, Stéphanie et Aurélie, dénoncent les délais de réaction du SAMU après trois appels au 15. Elles se sont exprimées auprès de Midi Libre et RMC, et espèrent que la reconnaissance d'une faute conduira à des changements dans le "système de santé français en état catastrophique".

Le 6 juin dernier, Jean-François, un père de famille, décède d'un infarctus malgré plusieurs appels au 15. Ses filles, Stéphanie et Aurélie, témoignent sur RMC et font part de leur indignation face au retard des secours. Le SAMU ne s'est déplacé qu'au troisième appel, deux heures après le premier, émis par leur mère et leur oncle présents au domicile. "Mon papa est décédé 5-10 minutes avant l'arrivée (des secours). S'il n'y avait pas eu toute cette attente, je ne serais peut-être pas en train de vous parler en ce moment", confie Stéphanie.

Au cours des différents appels, la famille avait tout d'abord été informée qu'une seule ambulance était disponible sur le secteur et que les symptômes rapportés ne justifiaient pas son déplacement. Lors des deux premiers appels, un médecin régulateur avait même conseillé "d'emmener le patient par leurs propres moyens aux urgences de Béziers, à 28 km", selon les filles de Jean-François. "Deux heures s’étaient écoulées entre le premier appel et le troisième appel. Et là, mon oncle s’est énervé et lui a dit : 'Est-ce qu’il faut que le patient soit dans une mare de sang pour bouger ?' Et la personne au téléphone lui a répondu : 'C’est un peu ça'", révèle Stéphanie, toujours sur RMC.

«Il aurait fallu qu'on mente pour faire venir quelqu'un ?»

Les filles du défunt espèrent que cette tragédie mettra en lumière l'"état catastrophique du système de santé français". "Il y a de la colère, de l'incompréhension. Qu'est-ce qu'il aurait fallu qu'on dise ? Il aurait fallu qu'on mente pour faire venir quelqu'un ? Surtout ce qu'on aimerait, c'est que ce soit reconnu qu'il y a eu une faute et peut-être que ça fera bouger les choses", ajoute Stéphanie.

Le CHU de Montpellier, en charge du 15, a indiqué avoir lancé une enquête interne en juillet, mais aucune réponse n'a été apportée à la famille depuis. "Pour l'instant, on n’envisage pas de porter plainte", indique Stéphanie, "Porter plainte contre qui ? Contre un système de santé qui se dégrade, et avec lui l'accès aux soins ? (...) Les professionnels de santé se mobilisent depuis longtemps et dénoncent leurs conditions de travail, leur manque de moyens, qui entraîne obligatoirement la mise en danger des malades".