Le jeudi 9 novembre 2023 à 12:41
Dans le jargon policier, c’est ce qu’on appelle "un beau crâne". Selon les informations d'Actu17, Lyes L., 41 ans, a été interpellé en douceur, le 15 septembre dernier. Loin de ses bases puisqu’il a été arrêté dans une petite commune de l’Yonne.
Décrit comme une figure du narcobanditisme marseillais, il a été surpris par les policiers de la brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF) à son arrivée à la mairie de Bléneau. Lyes L., originaire de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), était en cavale depuis onze ans. Au moment de son interpellation, celui qui se fait surnommer "Soussou" s’apprêtait à récupérer un passeport établi sous une fausse identité. Sous le coup d’un mandat d’arrêt après sa condamnation, le 12 juillet 2019 par le tribunal judiciaire de Marseille, à neuf ans de prison pour trafic de drogue, Lyes L. a été incarcéré, en attendant d’être rejugé.
C’est une information de "première main" qui a permis aux enquêteurs de la BNRF de localiser ce narcotrafiquant présumé, soupçonné d’avoir approvisionné en stupéfiants le quartier des Canourgues à Salon-de-Provence mais aussi les cités de la Solidarité dans le 15ème arrondissement à Marseille et de La Gavotte-Peyret à Septèmes-les-Vallons.
Trahi par une tablette numérique
"Il avait été identifié comme étant à la tête d’un réseau de revente de cannabis en 2008 par l’antenne de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) de Marseille", confie une source proche de l’affaire. "Il était notamment suspecté d’avoir fait remonter 180 kg de haschisch depuis l’Espagne à destination de son réseau qui avait été démantelé en septembre 2009".
"Soussou" avait disparu des radars de la police depuis 2012 avant que les enquêteurs de la BNRF apprennent, au mois d’août dernier, par leurs collègues de la police aux frontières (PAF), qu’un homme, originaire de Salon-de-Provence et dont la description correspondait à celle du fugitif, avait fait une demande de passeport, au début de l’été, auprès des services de la mairie de Bléneau.
Un minutieux travail de recoupement et d’exploitation téléphonique a permis de le confondre. Toujours selon nos informations, le suivi à distance d’une tablette numérique utilisée par le fugitif aurait permis de le pister entre sa base de repli en Espagne et sa ville d’origine de Salon-de-Provence, avant son interpellation à la mi-septembre.
La cour d'appel d'Aix-en-Provence n'a pas donné suite à nos sollicitations concernant cette affaire.