L'amant du dentiste de Dourdan retrouvé mort dans une bâche a été écroué, il évoque un jeu sexuel qui a dégénéré

Le corps du dentiste de 53 ans a été retrouvé par les gendarmes, lundi dernier, après avoir été alertés par une employée car il ne s’était pas rendu à son cabinet. Le cadavre de Jorge Brion était enroulé dans un entrelacement de bâche, d'alèses, de draps et de couettes, d'un câble électrique et d'une corde, à son domicile situé à Coulombs (Eure-et-Loir).
L'amant du dentiste de Dourdan retrouvé mort dans une bâche a été écroué, il évoque un jeu sexuel qui a dégénéré
(Illustration A17)
Par Actu17
Le mardi 25 février 2020 à 10:41 - MAJ jeudi 26 octobre 2023 à 10:17

Un suspect, Anatole B., a été mis en examen pour "assassinat" et "vol dans une habitation", dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à la suite de ce drame, a annoncé le procureur de la République de Chartres, Rémi Coutin, ce lundi lors d'une conférence de presse.

L'homme, âgé de 30 ans, a été placé en détention provisoire à la maison d'arrêt d'Orléans. Les enquêteurs ont déterminé qu'il était l'amant de Jorge Brion, et que tous deux se fréquentaient depuis plusieurs semaines après un rendez-vous pris sur un site de rencontres homosexuelles.

Des contradictions dans ses déclarations

Le trentenaire a livré sept « auditions fleuves » aux enquêteurs, laissant paraître plusieurs contradictions, a indiqué le procureur de la République de Chartres. Dans son récit, Anatole B. affirme que tous deux s'adonnaient à un jeu sexuel « de type dominant-dominé », le dimanche 16 février, jour du drame.

« Il a expliqué, de façon confuse, qu'ils étaient tous les deux sous l'emprise des stupéfiants. [...] En voulant couper la corde à laquelle Jorge Brion était attaché, il dit l'avoir blessé accidentellement et mortellement avec un couteau au poignet gauche », a précisé le magistrat. Sauf que cette version est « difficilement compatible » avec la taille de la blessure.

L'homme aurait prémédité son crime

La préméditation de son crime est envisagée par le parquet. Le trentenaire aurait acheté la bâche et les cordes dans une grande surface très peu de temps avant le meurtre, indique Le Parisien.

Face au juge d'instruction en charge de ce dossier, il a préféré garder le silence. « Il dit être dans le déni, le refoulement », a indiqué le procureur.

D'importants moyens déployés par les gendarmes

Le jour de la découverte du cadavre, les gendarmes ont mobilisé d'importants moyens pour confondre le suspect. Le jardin de la propriété de la victime a été minutieusement fouillé, des plongeurs ont sondé les plans d'eau voisins, l'habitation a été survolée par un drone, et une quarantaine de personnes ont été auditionnées.

Rapidement, leurs soupçons se sont portés sur Anatole B. et dès le mardi 18 février, ils ont constaté que son téléphone avait "borné" dans le secteur du lieu du crime le week-end précédent. Un enregistrement de la vidéosurveillance d'une épicerie de Nogent-le-Roi montrait le dentiste et le suspect y faire des achats, relate le quotidien francilien.

Ce dernier s'était présenté d'initiative aux gendarmes dans la semaine pour les informer de sa présence ce week-end là chez la victime, après avoir appris son décès « par un ami », avait-il affirmé.

Le suspect déjà condamné plusieurs fois par la justice

L'homme n'est pas inconnu de la justice, c'est le moins que l'on puisse dire. Car entre 2009 et 2018, il a été condamné à au moins six reprises pour vol, escroquerie et usage de chèques contrefaits au préjudice d'autres amants homosexuels.

Les gendarmes l'ont interpellé vendredi sur son lieu de travail, un restaurant des Ulis (Essonne) où il travaille. Lors de la perquisition opérée à son domicile, ils ont notamment retrouvé le portefeuille du dentiste dans ses poubelles.

Une oie appartenant à la victime vendue le jour du crime

Les investigations ont démontré que Jorge Brion était vivant durant la matinée du dimanche 16 février, jour du drame. Une employée de son cabinet dentaire situé à Dourdan, a affirmé aux gendarmes lui avoir parlé au téléphone à midi ce jour-là. Ils avaient d'ailleurs rendez-vous pour déjeuner ensemble, mais la victime ne s'y est jamais rendue.

Un fait insolite a également été relevé grâce à la minutieuse enquête de la section de recherche d'Orléans. Dès l'après-midi du meurtre, Anatole B. a vendu sur Le Bon Coin une oie qui appartenait au quinquagénaire. « Cette oie le terrifiait à chaque venue chez la victime », a précisé le magistrat. Désormais mis en examen et écroué, le trentenaire attendra son procès derrière les barreaux.