Le lundi 28 novembre 2022 à 10:37 - MAJ lundi 28 novembre 2022 à 10:55
Les faits dénoncés tiennent du roman noir. Selon nos informations, une jeune femme de 34 ans a trouvé refuge, dans la nuit du 23 au 24 novembre, au commissariat du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) avant d’y livrer un récit glaçant. Adriana* a confié avoir rejoint son amant dans un appartement de la ville avant d’y être séquestrée et violée par ce dernier et… sa compagne ! Le couple a été interpellé, le 25 novembre, avant d’être mis en examen, ce dimanche 27 novembre, pour des faits de "séquestration", "viol" et "violences aggravées" par un juge d’instruction de Bobigny. Mari et épouse ont ensuite été placés en détention provisoire dans les maisons d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) et de Fleury-Mérogis (Essonne).
Examinée par un médecin, la victime s’est vu octroyer quinze jours d’incapacité totale de travail (ITT). Dans sa déposition, Adriana, domiciliée en Italie, a relaté être venue retrouver son amant, à sa demande, en France. Arrivée le 23 novembre à l’aéroport de Beauvais (Oise), la jeune femme est prise en charge par Florin, 38 ans, de nationalité roumaine.
Sur le trajet, Adriana note la présence d’une mini-caméra dans le véhicule de son compagnon, mais sans y prêter attention. Rendue dans son appartement au Blanc-Mesnil, la jeune femme y découvre la présence de son épouse… Cette dernière, prénommée Florentina, lui saute à la gorge en l’agonissant d’injures. Un bref échange de coups a lieu, puis la victime se voit intimer l’ordre de se déshabiller. Ce qu’elle refuse de faire avant d’être menacée par son amant, armé d’un couteau, qui lui promet de lui "couper les seins" si elle n’obéit pas.
Une vidéo du viol envoyée aux proches de la victime
Contrainte, Adriana finit par s’exécuter, tout en étant filmée par ses deux ravisseurs. Florin lui demande ensuite d’embrasser les jambes de sa femme et de s’excuser auprès d’elle. Selon les déclarations de la victime, Florentina l’aurait forcée, toujours sous la menace d’un couteau, de pratiquer une fellation à son mari. Filmée, cette scène de viol aurait été aussi envoyée à plusieurs contacts de la victime. Adriana aurait précisé s’être encore fait confisquer son passeport et son téléphone portable par ses geôliers, puis avoir été obligée à consentir à une relation sexuelle avec le fils du couple, en échange de sa liberté.
Dans la soirée du 23 novembre, ces derniers lui auraient servi à manger à la table familiale avant de la maintenir à leur domicile. Adriana aurait ensuite profité du sommeil du couple pour s’enfuir par une fenêtre de leur domicile, situé au 1er étage d’un immeuble du Blanc-Mesnil.
Après avoir parcouru plusieurs kilomètres à pied, elle est parvenue à gagner le commissariat de la ville, avant d’y relater son calvaire. Devant les policiers, Adriana a aussi précisé avoir rencontré Florin par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Ce dernier l’aurait précédemment invité chez lui pour y passer plusieurs jours en présence de ses enfants, avant qu’Adriana ne découvre qu’il était toujours en couple…
Il reconnait une partie des faits
Interpellé au petit matin du 25 novembre, alors qu’il se rendait à son travail, Florin aurait reconnu, à minima, une partie des faits. Il aurait notamment indiqué qu’il avait bien invité sa maitresse chez lui, tout en sachant que sa femme s’y trouverait, mais dans le but "qu’elles puissent s’expliquer". Le même aurait relaté avoir eu des relations sexuelles "consenties" avec la victime, tout en étant filmé par sa propre femme. Les photos et les vidéos auraient ensuite été adressées à des proches d’Adriana pour se venger d’elle. L’amant aurait soutenu que la victime en aurait fait de même avec des photos de son épouse trouvées dans son portable et que sa maîtresse aurait expédiées à des connaissances de sa femme pour lui nuire…
Arrêtée au matin du 25 novembre, Florentina a nié l’intégralité des faits reprochés. Elle aurait seulement admis avoir fait venir la victime à son domicile pour avoir "une discussion avec elle".
Sollicitée, l’avocate du couple, Me Nacera Belkacem a estimé que "les déclarations de la plaignante sont sujettes à caution". "Les investigations menées sur commission rogatoire d’un juge d’instruction devront permettre d’y voir plus clair dans cette affaire où la réalité de certains faits décrits reste à établir" a-t-elle conclu.
*Le prénom de la victime a été modifié