Le samedi 22 novembre 2025 à 12:04
Un homme affirme avoir été violemment agressé et séquestré au domicile du rappeur Zola, à Villeparisis-Chelles (Seine-et-Marne), le 6 novembre 2025. Une information judiciaire a été ouverte pour des faits de violences aggravées, enlèvement et séquestration en bande organisée. Quatre suspects ont été mis en examen et placés en détention provisoire, tandis que le rappeur Zola a également été mis en examen et écroué pour quatre jours dans l'attente d'un débat contradictoire.
Selon le procureur de la République de Meaux, Jean-Baptiste Baldier, quatre hommes âgés de 25 et 26 ans, certains déjà connus pour des infractions à la législation sur les stupéfiants ou en matière routière, ont été déférés devant un magistrat instructeur "dans le cadre d'une information judiciaire ouverte des chefs suivants : arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire commis en bande organisée ; vol en bande organisée ; détention non autorisée d'armes, munitions ou de leurs éléments de catégorie B ; violences aggravées [...] ; dégradation". Le parquet avait, pour l'ensemble des mis en cause, "pris des réquisitions de placement en détention provisoire".
Le jour des faits, plusieurs hommes "désireux de rencontrer le rappeur Zola afin de prendre un cliché photographique en sa compagnie" se sont rendus à son domicile. Le procureur indique que la sortie "d'un homme cagoulé et manifestement armé" a provoqué la fuite de plusieurs d'entre eux, tandis que l'un d'eux, resté sur place, "était immédiatement victime de premières violences de la part du rappeur Zola".
Roué de coups et menacé avec une arme de poing
D'après le communiqué, la victime a ensuite été conduite dans la cave du domicile où elle aurait été retenue près de deux heures. Là, ainsi qu'à l'extérieur du logement, elle aurait subi "de nombreuses violences sous la forme de coups de poing, coups de pied, injures, menaces verbales".
Le parquet décrit également des faits particulièrement graves : contrainte de se dévêtir, la victime a vu ses vêtements incendiés ; "une arme de poing était pointée sur l'une de ses tempes avant que le canon de ladite arme ne soit introduite dans sa bouche". Son téléphone portable a été volé et son véhicule, stationné à proximité, dégradé. À plusieurs reprises, les agresseurs ont évoqué son origine supposée, déclarant qu'ils ne voulaient pas "aller en prison pour un p'tit blanc comme [elle]".
Les suspects «gardaient le silence ou contestaient les faits»
Les premiers examens médico-légaux ont conclu à une incapacité totale de travail (ITT) de 6 jours sur le plan somatique et 35 jours sur le plan psychologique. Durant les gardes à vue, les suspects "gardaient le silence ou contestaient les faits", malgré des éléments téléphoniques "de nature à corroborer les déclarations de la victime".
À l'issue des déferrements, les quatre mis en cause ont été mis en examen puis placés en détention provisoire. Le procureur précise que le rappeur Zola, "ayant demandé à bénéficier d'un délai pour préparer sa défense – ce qui implique un renvoi de droit – son placement en détention provisoire a été prononcé pour 4 jours". Le débat contradictoire est fixé au mercredi 26 novembre 2025.
Les investigations se poursuivent "dans le cadre de l'information judiciaire, notamment afin d'identifier les autres auteurs".