Louviers : Un homme armé d'un couteau abattu par un policier lors d'une intervention

Un homme soupçonné d'avoir grièvement blessé son frère à l'arme blanche et commis des violences sur sa compagne a été mortellement blessé par un policier qui a ouvert le feu, à Louviers (Eure). Le suspect armé d'un couteau se serait jeté sur le fonctionnaire au moment de l'intervention des forces de l'ordre.
Louviers : Un homme armé d'un couteau abattu par un policier lors d'une intervention
Illustration. (Joël Philippon / PhotoPQR / Maxppp)
Par La Rédaction
Le samedi 4 mai 2024 à 15:04 - MAJ samedi 4 mai 2024 à 15:28

Un homme de 39 ans armé d'un couteau a été mortellement neutralisé par balle par un policier au cours d'une intervention à Louviers (Eure), dans la nuit de vendredi à samedi, a indiqué le parquet d'Évreux. Les forces de l'ordre intervenaient initialement pour des "violences conjugales" et des "violences avec arme", a précisé le procureur de la République Rémi Coutin.

Selon les premiers éléments, "un homme aurait commis des violences sur sa compagne, dans leur appartement, et le frère de l'agresseur se serait interposé pour tenter de protéger la compagne et aurait reçu un coup de couteau assez grave", décrit le magistrat. A leur arrivée, les policiers sont tombés sur le frère du suspect "dans la rue avec une blessure très impressionnante au visage, le pronostic vital est considéré comme engagé et il est transporté aux urgences", précise-t-on.

"Ces trois policiers auraient voulu logiquement aller procéder à l'interpellation de l'homme et se seraient engagés dans les escaliers en colonne, les uns derrière les autres, au moment où ils arrivaient à proximité de l'appartement", poursuit le procureur. Le suspect "serait sorti de son appartement avec un couteau à la main, fortement alcoolisé, et aurait refusé d'obéir aux injonctions des policiers qui lui auraient demandé à plusieurs reprises de déposer son arme. Il se serait au contraire précipité en direction du premier des policiers et à ce moment le policier aurait fait usage de son arme de service à plusieurs reprises", détaille Rémi Coutin. Le suspect a été déclaré mort sur place peu après 2 heures du matin. Une autopsie va être pratiquée en début de semaine prochaine.

Le policier placé en garde à vue

Deux enquêtes ont été ouvertes dans ce dossier. La première, confiée à la police judiciaire de Rouen, concernant les faits reprochés au suspect, et la seconde, dont a été chargée l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), concernant les conditions d'usage de l'arme du policier. Le fonctionnaire "de façon classique en la matière a été placé en garde à vue et est entendu par l'IGPN", le but étant de "déterminer si le policier a bien fait usage de son arme de service dans des conditions réglementaires", a souligné le procureur. En outre, le suspect était déjà connu des services de police.

Les policiers qui sont intervenus n'étaient pas équipés d'un pistolet à impulsion électrique (PIE), d'après nos informations.

"À Louviers, cette nuit, une femme sauvée de la mort par les policiers au risque de leurs propres vies", a réagi Linda Kebbab, secrétaire nationale du syndicat de policiers Un1té, sur X (anciennement Twitter). "Beaucoup ne mesurent pas à quel point, les policiers protègent des vies parmi les plus exposées à la violence et à la loi du plus fort. Et derrière leur haine de l’uniforme, certains ne tiendraient pas un jour nos missions".

"Le mis en cause, d'une agressivité extrême, couteau à la main, menaçant, très alcoolisé, aurait refusé d'obéir aux injonctions de mes collègues qui lui auraient demandé à plusieurs reprises de lâcher son couteau", expose Éric Henry, délégué national du syndicat Alliance Police Nationale. "À priori, cette injonction aurait décuplé sa dangerosité déjà élevée et il se serait précipité en direction de ceux-ci. C'est à cet instant, qu’un de mes collègues aurait tiré avec son arme de service à plusieurs reprises. Les conditions de la la légitime défense semblent réunies, mes collègues faisaient face à un fou furieux. La police judiciaire et l'IGPN sont saisies, chacune en ce qui les concerne. Pensées à mes collègues qui intervenaient pour sauver deux vies".