Le mardi 13 août 2019 à 15:32
La douane avait repéré le colis venant des États-Unis, qui contenait un pistolet-mitrailleur ainsi que des munitions, avant que son destinataire ne vienne le récupérer. C'est ce que Mario Nadir a fait le 11 mars dernier. Il avait alors été interpellé sur-le-champ et placé en garde à vue.
Depuis, les enquêteurs de la police judiciaire d'Angers cherchent à comprendre dans quel but le suspect s'est fait livrer cette arme à feu raconte Ouest-France. Le suspect a été mis en examen le 15 mars dernier et a été placé en détention provisoire.
Déjà condamné pour avoir poignardé un policier
Mario Nadir est bien connu de la justice puisqu'il a été condamné par deux cours d'assises en 2010 et 2011, en première instance et en appel, pour avoir poignardé à plusieurs reprises un policier de la BAC qui procédait à son contrôle, dans la nuit du 5 au 6 août 2008 à Angers. L'homme avait été condamné à 7 ans de prison.
Le 1er juillet dernier, son mandat de dépôt a été renouvelé pour une durée de quatre mois. Lors de sa confrontation avec le juge des libertés et de la détention (JLD), le suspect a rejeté la qualification d'« islamiste radical » le concernant, donnée par le magistrat. L'homme s'est récemment converti à l'islam précise le quotidien.
"Je préfère mourir les armes à la main plutôt que tout faible de faim"
Lors de son procès le 31 juillet, le procureur a cité des propos tenus par le mis en cause et rapportés par sa femme : "Je préfère mourir les armes à la main plutôt que tout faible de faim".
Pour son avocate, Me Clara Tronchet, il s'agit d'une prise de position afin de se protéger contre l’imminence de la fin du monde, alors que son client se trouve dans un état de désœuvrement après s'être retrouvé au chômage suite à la faillite de son entreprise. "Aujourd’hui, le thème du survivalisme est de plus en plus médiatisé", a plaidé son avocate.
Des faux papiers pour récupérer le colis
Mario Nadir avait par ailleurs utilisé de faux papiers pour venir chercher son colis qui était au nom de Sulivan Thibaut. Des faux documents récupérés sur le Darknet. Le procureur a expliqué qu'il soupçonnait le suspect de 32 ans d'être "dans une organisation plus importante de personnes qui font entrer des armes de guerre sur le territoire français".
L'homme a été maintenu en détention à la demande de la chambre de l'instruction.