Le dimanche 28 avril 2024 à 18:06 - MAJ dimanche 28 avril 2024 à 18:17
Des coups de feu ont été tirés dans la cité de La Valbarelle à Marseille (11e arrondissement) ce samedi après-midi. L'une des balles a terminé sa course dans l'appartement d'une femme qui se trouvait chez elle avec ses deux jeunes enfants, heureusement sans faire de blessés. D'après les premiers éléments, le ou les auteurs ont tiré dans la direction de policiers en civil de la brigade anticriminalité (BAC) qui se trouvaient à proximité. Trois suspects de 16 à 19 ans ont été interpellés et placés en garde à vue, a appris Actu17, confirmant une information de CNews.
Vers 14h40, quatre policiers de la BAC Sud étaient en patrouille dans cette cité touchée par la trafic de stupéfiants lorsqu'ils ont repéré quatre suspects sur l'un des terrains de sport. "Les dealers dissimulent régulièrement des produits stupéfiants dans cette zone du quartier et les policiers ont décidé de les contrôler", décrit une source proche de l'affaire. Les suspects se mettent à marcher à grands pas en direction de la crèche et de l'espace boisé qui est accolé. Deux des policiers se lancent à leur poursuite et aperçoivent le petit groupe arrivant dans la zone boisée. C'est là que plusieurs coups de feu sont tirés, manifestement dans leur direction. Les suspects partent ensuite en courant vers l'un des bâtiments du quartier.
Les policiers parviennent alors à interpeller deux des suspects âgés de 16 ans, sur l'avenue Abbé-Lanfranchi. "Ils n'avaient aucune arme sur eux et ils se sont débarrassés d'un sac avant d'être arrêtés, qui n'a pas été retrouvé", confie la même source. Un troisième suspect âgé de 19 ans a été interpellé une heure plus tard et ferait lui aussi partie du groupe en fuite. Il a été reconnu par les forces de l'ordre. Ces deux suspects se trouvaient sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une autre affaire, d'après les informations d'Actu17.
«C'est un miracle qu'il n'y ait aucune victime»
Des constatations ont été réalisées suite à ces coups de feu. Des habitants ont signalé aux policiers qu'une balle avait traversé un logement situé dans les étages d'un des immeubles. "Le projectile a traversé la fenêtre du salon alors qu'une femme était allongée sur son canapé, tandis que ses enfants de 10 et 12 ans se trouvaient à proximité d'elle", poursuit la même source. "C'est un miracle qu'il n'y ait aucune victime". Une autre cartouche a traversé le hall d'entrée d'un des immeubles, là aussi sans toucher personne.
Durant leurs recherches, les policiers ont également découvert deux munitions de calibre 9 mm, non percutées, dans le jardin de la crèche. En outre, à proximité, dans un buisson, les fonctionnaires ont mis la main sur un sac contenant des blocs et des pochons de résine de cannabis, des couteaux, du matériel de conditionnement et des gants notamment. Aucune arme n'a été retrouvée durant les constatations et le quatrième suspect a pris la fuite. Les policiers ont déposé plainte.
«Ils ont fait feu sans se soucier de savoir s'ils allaient tuer des policiers ou des habitants»
"Une nouvelle fois, à travers cette affaire, on peut se rendre compte de la dangerosité, à chaque instant, du métier de policier, puisque plus aucune intervention n'est anodine aujourd'hui", souligne Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale. "A tout moment, un individu peut sortir une arme et ouvrir le feu. Encore une fois, on peut constater, dans cette affaire, que ces individus n'ont ni foi ni loi. Ils ont fait feu sans se soucier de savoir s'il y avait des habitations, ou s'ils allaient tuer des fonctionnaires de police ou des habitants. On est très clairement dans l'ultra-violence et nous sommes en train 'd'Orange mécaniser' la société. On s'en rend compte tous les jours dans le travail quotidien des forces de l'ordre".
"On constate également que ces quartiers Sud et Est de Marseille, qui étaient relativement épargnés par ce trafic de drogue, sont désormais gangrénés par ce fléau et cette ultra-violence", déplore Rudy Manna.