Le vendredi 8 janvier 2021 à 17:31
Deux "barbecues" et trois morts. Dans la nuit du 28 au 29 décembre dernier, un équipage de CRS a découvert une voiture en feu qui était stationnée sous l’autoroute A55, aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), à la sortie de Marseille. A l'intérieur, les corps de deux hommes.
Ce mercredi, soit sept jours plus tard, les policiers ont trouvé une autre voiture en feu, au fond d’une impasse surplombant l’A55, dans le quartier de l’Estaque à Marseille (16e). Cette fois, ils ont découvert le corps d'un homme qui avait été mutilé. Ce dernier avait les jambes et les bras sectionnés selon une source proche de l'enquête à Actu17.
Dans les deux cas, les enquêteurs de la brigade criminelle ont immédiatement validé la piste d'un "barbecue". Un mode opératoire bien connu dans la criminalité, qui consiste à tuer la victime avant d’incendier son corps dans une voiture, avec pour but d'effacer toutes traces exploitables pour les enquêteurs, mais également d'effrayer ces ennemis en faisant preuve d'une plus grande cruauté.
"Trois hommes trop entreprenants dont ils ont voulu se débarrasser"
Les trois victimes étaient âgées de 24 à 26 ans et étaient originaires des cités du Frais Vallon (13e), Jean-Jaurès (14e) et Saint-Henri Le Merlin (16e) selon nos informations.
En outre, les deux hommes dont les corps ont été retrouvés à la fin décembre, avaient été tués par balle peu avant. Sur le lieu de la fusillade, les policiers avaient aussi retrouvé le sang de la troisième victime. A-t-elle été tuée au même moment ou seulement blessée ? Pourquoi les tueurs ont-ils abandonné son cadavre une semaine plus tard ? L'homme a-t-il été torturé ? "Il semblerait qu'il a été tué au même moment que les deux autres", précise-t-on de même source. Son corps aurait donc été conservé et mutilé par les auteurs, avec comme motivation une haine exacerbée et l'intention de terroriser leurs adversaires ainsi que les proches de la victime.
Derrière ce triple homicide, une guerre de territoire et une rivalité sur fond de trafics de stupéfiants. "Ils étaient très actifs ces derniers mois et n'hésitez pas à mettre la pression à des équipes pour récupérer leur point de deal", souffle cette même source. "Trois hommes trop entreprenants dont ils ont voulu se débarrasser". Les deux premières victimes avaient déjà échappé de peu à une tentative d'homicide l'été dernier.
En prenant en compte ces trois décès, treize personnes ont été tuées dans des règlements de comptes dans les Bouches-du-Rhône, en 2020.