Marseille : Un trafic de voitures volées vers l'Algérie démantelé, dix personnes mises en examen

Dix personnes ont été mises en examen à Marseille (Bouches-du-Rhône) pour leur implication présumée dans un important trafic de véhicules volés, maquillé et expédié vers l’Algérie via le Grand Port Maritime. L’enquête, entamée en 2024, fait état d’un préjudice estimé autour de 30 millions d’euros.
Marseille : Un trafic de voitures volées vers l'Algérie démantelé, dix personnes mises en examen
Illustration. (Sergey Novikov / Shutterstock)
Par Actu17
Le mardi 27 mai 2025 à 18:10

Un vaste trafic de véhicules volés entre la France et l’Algérie a été démantelé par les policiers à Marseille, à l’issue d’une enquête menée par la brigade des atteintes aux biens de la Division de la Criminalité Territoriale (DCT). Dix suspects ont été interpellés et mis en examen, cinq d'entre eux ont été placés en détention provisoire.

Selon un communiqué publié ce mardi par le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, les investigations ont débuté courant 2024 à la suite de la saisine du parquet. Elles visaient à faire la lumière sur plusieurs procédures relatives à un "trafic de voitures volées, maquillées et exportées vers l’Algérie via le Grand Port Maritime de Marseille". Les détournements duraient depuis quatre ans et portaient sur environ "20 véhicules par mois", générant un "préjudice avoisinant les 30 millions d’euros".

Le 30 janvier 2025, une information judiciaire était ouverte. L’enquête était alors conduite sous l’autorité d’un magistrat instructeur. Le groupe interministériel de recherche (GIR) était "co-saisi sur le volet patrimonial".

Pour identifier les membres du réseau, les enquêteurs ont mobilisé "de nombreuses techniques spéciales d’enquête". Grâce aux surveillances, aux interceptions téléphoniques et aux captations d’images, ils sont parvenus à établir le fonctionnement de cette organisation criminelle structurée.

Les malfaiteurs ciblaient "principalement des véhicules loués à l’étranger". Avant que ces derniers ne soient signalés comme volés dans les fichiers de la police française, ils avaient le temps de "les acheminer en France, les maquiller, obtenir des immatriculations provisoires et les expédier à l’étranger". Ces opérations étaient facilitées par la "complicité d’individus ayant d’importantes responsabilités portuaires", qui, en échange de paiements, autorisaient "l’entrée sur le port des véhicules" et donnaient accès à un hangar situé "au sein de la zone d’accès réservé", permettant aux membres du réseau d'opérer "en toute discrétion".

60 000 euros, des montres de luxe et 12 véhicules saisis

Ce jeudi 22 mai, une opération de police a permis "d’interpeller dix individus susceptibles d’être impliqués dans la commission de ces faits". Lors des perquisitions, les fonctionnaires ont saisi "un peu plus de 60 000 euros en numéraire, plusieurs montres de luxe, douze véhicules et du matériel permettant de maquiller des voitures".

Les dix personnes interpellées ont été présentées entre le 24 et le 26 mai devant le magistrat instructeur. Elles ont été mises en examen des chefs principaux de "recel de vol en bande organisée, de blanchiment et de faux et usage de faux". Cinq d’entre elles ont été placées en détention provisoire, tandis que les cinq autres ont été placées sous contrôle judiciaire.