Le dimanche 11 mai 2025 à 22:18 - MAJ dimanche 11 mai 2025 à 23:03
Trois hommes ont été tués par balles ce dimanche 11 mai au petit matin à Fort-de-France (Martinique), devant un fast-food situé dans le centre-ville.
Selon le procureur de la République de la Martinique, Yann Le Bris, qui s’est exprimé sur les lieux des faits, "il est prématuré de dire s’il s’agit d’un ou plusieurs tireurs". Le ou les auteurs des tirs sont en fuite. L’enquête a été confiée au commissariat de Fort-de-France. "Il faut laisser le temps aux enquêteurs de faire leur travail", a insisté le procureur, précisant qu’ils devaient notamment analyser "les vidéos, auditionner les témoins et étudier l’environnement des victimes".
Des impacts de balles sur plusieurs véhicules
Des impacts de balles ont été relevés sur plusieurs véhicules stationnés à plusieurs dizaines de mètres de la scène de crime, selon un constat effectué sur place. Un témoin, interrogé par la radio RCJ, a relaté sous anonymat : "On a entendu un bruit, comme un bruit de mitraillettes, de fusils, mais on pensait que c’était des feux d’artifice". Il a poursuivi : "Quand on s’est approché, on a vu trois gars par terre".
Depuis le début de l’année 2025, douze personnes ont été tuées en Martinique, dont neuf par balle. Le territoire est confronté à une circulation importante d’armes à feu, dans un contexte de développement des trafics de stupéfiants.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a réagi à cette affaire sur le réseau social X, dimanche soir. "Le nouvel épisode de violence qui s'est déroulé à Fort-de-France ce dimanche 11 mai est insupportable et nécessite la mobilisation de tous les acteurs politiques et sociaux contre le trafic de drogue et la circulation des armes", a écrit le ministre. "L'État mettra tout en œuvre pour trouver les auteurs et les traduire en justice".
Le nouvel épisode de violence qui s'est déroulé à Fort-de-France ce dimanche 11 mai est insupportable et nécessite la mobilisation de tous les acteurs politiques et sociaux contre le trafic de drogue et la circulation des armes. L'État mettra tout en œuvre pour trouver les…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) May 11, 2025
Dans un communiqué publié dimanche, la préfecture a annoncé que le préfet de Martinique, Étienne Desplanques, "présentera dans les jours qui viennent les mesures mises en œuvre spécifiquement pour contrôler le trafic des armes".
«Il est urgent que l’État réagisse fermement»
"Une fois de plus, la Martinique est durement touchée par le crime : trois personnes ont été tuées par balle lors d’une fusillade", réagit Cédric Boyer, délégué national Drom-Com du syndicat Alliance Police Nationale. "Cela relance l'éternel débat sur la circulation des armes dans l’île et sur les moyens humains et matériels alloués aux policiers pour lutter contre les trafics en tout genre. Il est urgent que l’État réagisse fermement. La Martinique est un département français, et l’État a un peu trop tendance à l’oublier. La Direction territoriale de la police nationale de la Martinique (DTPN 972) a un besoin urgent de renforts, en particulier d’officiers de police judiciaire (OPJ), pour mener les enquêtes et mettre hors d’état de nuire les criminels qui sévissent depuis trop longtemps sur le territoire".