Le vendredi 21 avril 2023 à 22:25 - MAJ vendredi 21 avril 2023 à 22:56
Le policier au volant de la voiture de police, soupçonné d'avoir percuté un scooter sur lequel se trouvaient trois mineurs, le 13 avril dernier dans le XXe arrondissement, a été mis en examen pour "violences avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entrainé une incapacité de travail supérieure à 8 jours" pour deux des mineurs et "moins de 8 jours" pour le troisième, ainsi que pour "faux en écriture publique par personne dépositaire de l'autorité publique" a appris Actu17 de source judiciaire.
Ce dernier a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il a reçu l'interdiction d'exercer l'activité de policier, ainsi que d'entrer en contact avec les victimes et les témoins.
Les gardes à vue des deux autres policiers ont été levées. Un juge d'instruction a été nommé dans cette affaire et les investigations vont se poursuivre. Jusqu'ici, c'est l'inspection générale de la police nationale (IGPN) qui a mené l'enquête.
Parmi les trois mineurs blessés - l'un ne portait pas de casque - dans leur chute, une adolescente de 17 ans a été grièvement touchée et son pronostic vital ne serait plus engagé. Ces derniers ont refusé d'obtempérer lorsque les policiers leur ont ordonné de s'arrêter. Ils auraient pris la fuite avant que le fonctionnaire au volant ne percute le deux-roues. Une collision dont les circonstances exactes devront être déterminées au cours des investigations.
Les policiers suspendus
Une témoin des faits a déclaré avoir "vu le scooter se lever et surtout les corps éjectés avant de retomber sur le trottoir". Ce vendredi matin, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la suspension des trois policiers impliqués dans cette affaire. "Je crois comprendre que les témoignages des policiers du premier jour ne sont pas ceux d'aujourd'hui et qu'ils reconnaissent des gestes qui ne sont pas appropriés", a-t-il annoncé. "J'ai demandé au préfet de police de suspendre (...) ceux qui seraient responsables, notamment une conductrice et d'autres policiers, de cette situation".
L'avocat des deux familles des victimes, Me Arié Alimi, a déposé plainte pour "tentative d’assassinat par personne dépositaire de l’autorité publique, avec arme par destination, sur personnes mineures".