Le lundi 3 février 2025 à 21:01
Une élève de 14 ans du collège Marcel-Pagnol à Montpellier (Hérault) sera jugée le 5 mars prochain après avoir agressé la principale de son établissement.
Selon le communiqué du parquet de Montpellier ce lundi, "le 31 janvier 2025, une élève scolarisée en 3e au collège Marcel Pagnol de Montpellier entrait dans l’établissement avec son sac à main contenant des cigarettes". Le sac ayant été confisqué par la principale, "la jeune fille se présentait quelques temps plus tard à son bureau et exigeait que l’objet lui soit restitué". L’élève aurait alors menacé la cheffe d’établissement, tenté de récupérer son sac de force avant de lui porter "un coup de poing au visage" et de lui "tirer le bras avant de quitter le collège".
L'adolescente laissée libre
La collégienne s’est présentée au commissariat le soir même, accompagnée de sa mère, et a été placée en garde à vue. La principale s'est vu attribuer une incapacité totale de travail (ITT) de cinq jours. Présentée au parquet le 1er février, l’adolescente a été déférée en vue de la saisine d’un juge des enfants. Malgré les réquisitions du parquet, celui-ci n’a pas ordonné de contrôle judiciaire avec interdiction de fréquenter l’établissement.
Dans la soirée suivant les faits, la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a réagi sur X. Elle a condamné "très fermement l’agression", apportant son "plein soutien" à la victime. Elle a également précisé que "l’élève a été exclue temporairement dans l’attente de la tenue d’un conseil de discipline" et assuré qu’elle "ne laissera rien passer".
Je condamne très fermement l’agression dont a été victime aujourd’hui la principale du collège Marcel Pagnol de Montpellier. Je lui apporte mon plein soutien et lui souhaite un prompt rétablissement.
L’Éducation nationale a saisi la justice et a immédiatement mis en place la…
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) January 31, 2025
Colère et inquiétude dans l’établissement
Trois jours après l’agression, la tension restait forte au sein du collège. Selon France 3, les enseignants et le personnel ont tenu une assemblée générale en présence du directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) pour envisager un mouvement de grève.
De leur côté, des parents d’élèves ont manifesté devant l’établissement pour demander davantage de moyens, dénonçant un climat de plus en plus difficile. "Ce n’est pas un événement, c’est une accumulation de choses. À un moment donné, il faut que ça réagisse au-dessus", a déclaré Élise Serva, déléguée des parents d’élèves.
Candice Guillet-Delisle, professeure de lettres, a quant à elle déploré le manque de moyens humains dans l’établissement, notamment en ce qui concerne la présence des conseillers principaux d’éducation (CPE). "Cela fait deux ans que les parents se déplacent, que nous avons des entretiens avec le DASEN en leur disant qu’on n’y arrivera pas. (…) Je pense que cette agression, c’était inéluctable", a-t-elle affirmé.
Le collège Marcel Pagnol, classé en réseau d’éducation prioritaire (REP), souffre depuis plusieurs années d’un manque de personnel et d’un bâti vétuste. Les enseignants réclament son passage en REP+, ce qui permettrait d’obtenir des moyens supplémentaires. Pour l’heure, les professeurs ont exercé leur droit de retrait ce lundi 3 février et attendent des engagements concrets du rectorat avant de reprendre les cours.