Mulhouse : Une jeune femme de 19 ans égorgée «à la limite d’une décapitation», sa mère internée

Une femme de 44 ans, soupçonnée d'avoir égorgé sa fille de 19 ans à Mulhouse, a été hospitalisée sous contrainte. Le corps de la victime, enveloppé dans un drap et pratiquement décapité, présentait de multiples plaies. Un couteau en céramique pourrait être l'arme du crime.
Mulhouse : Une jeune femme de 19 ans égorgée «à la limite d’une décapitation», sa mère internée
Illustration. (A17)
Par Actu17
Le vendredi 18 octobre 2024 à 16:14

Les policiers ont découvert le corps d'une jeune femme de 19 ans, égorgée dans l'appartement qu'elle partageait avec sa mère le 11 octobre dernier, à Mulhouse (Haut-Rhin). Cette dernière, âgée de 44 ans, est soupçonnée d'être la meurtrière. Elle a été placée en garde à vue puis hospitalisée sous contrainte en raison de son état mental, a indiqué le parquet de Mulhouse, confirmant une information de L'Alsace.

L'alerte a été donnée par les pompes funèbres musulmanes, contactées par la mère pour organiser les obsèques de sa fille. Les agents se sont rendus au domicile situé rue Alfred Dreyfus, mais, face à l'absence de certificat de décès, ils ont sollicité l'intervention des services de police. À leur arrivée, les enquêteurs ont découvert "une scène de crime au vu de l’état de la victime qui gisait au sol dans sa chambre emballée dans un drap", a précisé Jean-François Assal, procureur adjoint de la République de Mulhouse. De nombreuses plaies, "probablement occasionnées au moyen d’une arme blanche", ont été constatées, et un couteau en céramique "retrouvé placé sous des sachets" pourrait être l'arme du crime, selon le procureur.

La victime présentait une profonde blessure au cou, "à la limite d’une décapitation". Jean-François Assal a décrit "un geste d'une violence extrême au niveau des vertèbres", en ajoutant que "la force exercée sur le cou était importante". L’autopsie a confirmé que la jeune femme avait été égorgée et qu'elle présentait 16 blessures, dont des plaies de défense, indiquant une tentative de résistance.

Connue depuis 2019 pour sa radicalisation islamique

La mère de la victime, retrouvée assise sur le lit en train de marmonner des prières, a été interpellée. "Bien que Française, née en France et ayant fait des études en France, elle a refusé de communiquer autrement qu’en langue arabe", a déclaré le procureur. Son état mental a conduit à la levée de sa garde à vue et à son placement en hospitalisation sous contrainte, après un avis psychiatrique. La suspecte était suivie par les services de renseignement depuis 2019 pour des faits de radicalisation islamique. Jean-François Assal a précisé que la mère de famille avait "consacré sa vie à la religion", tandis que sa fille, déscolarisée depuis plusieurs années, avait fait l'objet d'un suivi judiciaire sous l’autorité d’une juge pour enfants, qui tentait de l'extraire de l'influence rigoriste de sa mère.

Les circonstances exactes du meurtre restent à déterminer. Une information judiciaire a été ouverte pour "meurtre par ascendant" et les investigations sont confiées à la brigade criminelle de Mulhouse.