Le dimanche 15 décembre 2024 à 12:29
Deux policiers hors service ont été roués de coups par cinq individus à Nice (Alpes-Maritimes), en pleine rue, dans la nuit de jeudi à vendredi. Les cinq agresseurs présumés, âgés de 27 à 34 ans, ont été interpellés peu après les faits et placés en garde à vue. Déférés samedi après-midi, ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire et seront jugés mardi, indique le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli.
Cette violente agression s'est déroulée vers 2 heures du matin, rue de la Préfecture, dans le Vieux-Nice, à proximité d'un bar d'où les deux policiers en repos, accompagnés de deux amies également policières, venaient de sortir, l'établissement fermant ses portes. Une altercation a éclaté entre les deux fonctionnaires en repos et cinq hommes. Selon une proche des policiers, interrogée par Nice Matin, l'un des suspects aurait fait une remarque déplacée au sujet des fesses d'une des policières. L'un des fonctionnaires aurait rappelé l'homme à l'ordre et la situation se serait envenimée. Le policier a fait état de sa qualité pour calmer les choses, mais c'est l'effet inverse qui s'est produit. Les deux agents ont été roués de coups par les cinq agresseurs. Ils ont notamment été frappés à la tête. Ils "se sont fait lyncher", affirme cette proche.
Une vidéo amateur, montrant une partie de l'agression, a été publiée sur les réseaux sociaux. Sur ces images, on aperçoit l'une des victimes qui est frappée à plusieurs reprises alors qu'elle est encerclée par plusieurs hommes. La seconde victime, allongée au sol, est elle aussi frappée. "La 'France Orange Mécanique' se développe partout", estime Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale. "Toujours pas de gouvernement, toujours pas de peines minimums pour les agresseurs de flics, toujours pas d'autorité de l'État".
HAINE ANTI FLIC
il sont 6 à s’acharner contre 2 policiers à #Nice
La France Orange Mécanique se développe partout
TOUJOURS PAS de gouvernement
TOUJOURS PAS de peines minimums pour agresseurs des flics
TOUJOURS PAS d’autorité de l’état
On creuse TOUJOURS + profond notre trou pic.twitter.com/oNl1mozmbz— Rudy Manna (@RudyManna2) December 14, 2024
Les cinq agresseurs présumés ont été interpellés à 02h40 par les policiers de la brigade anticriminalité (BAC), à quelques dizaines de mètres du lieu de l'agression, sur la place du Palais de Justice, précise une source proche de l'affaire. Les deux victimes ont été transportées à l'hôpital Pasteur et se sont vu attribuer 4 jours d'incapacité totale de travail (ITT) chacune.
Les suspects remis en liberté sous contrôle judiciaire
Les cinq suspects ont été déférés samedi à 17 heures, "dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate avec demande de placement en détention provisoire", précise le procureur de la République. Ils ont finalement été remis en liberté sous contrôle judiciaire et seront jugés mardi à 13h30 au tribunal de Nice. "Les faits de violences aggravées sur personne dépositaire de l’autorité publique, port d’arme de catégorie D et usage de stupéfiants sont retenus", détaille le magistrat.
«Incompréhensible, inexcusable et irresponsable»
"Ce contrôle judiciaire est humainement incompréhensible et représente une ode à la récidive", dénonce Linda Kebbab, secrétaire nationale du syndicat Un1té. "Nos collègues ont été identifiés comme policiers et les coups sont tombés quand l’un d’eux a annoncé sa qualité. Comment le magistrat peut-il laisser libres, la conscience tranquille, des individus qui n’hésitent pas à lyncher des policiers ? Nos collègues sont traumatisés. Clairement, leurs proches sont exposés. Nous sommes dans l’illustration chronique d’une société où des individus violents et bafouant les règles sont impunis".
Une décision de placement sous contrôle judicaire qui irrite également le syndicat Alliance Police Nationale. "La décision de ne pas placer en détention provisoire ces individus est complètement incompréhensible, inexcusable et irresponsable !", réagit Éric Henry, délégué national de l'organisation. "Ils entraient pleinement dans l’un ou plusieurs des critères de l’article 144 du code de procédure pénale. Ils seront jugés mardi, en espérant qu'ils viennent ! Des peines exemplaires d’emprisonnement devront être prononcées à l'encontre des auteurs. Pour nous, c’est clair : 'On ne touche pas à un flic !'. Le choc d’autorité n’est pas une option : c’est une réalité sociétale et une volonté sans ambiguïté des citoyens".