Le vendredi 7 avril 2023 à 18:00
C'est une affaire peu banale, racontée par Nice-Matin, qui s'est déroulée à Nice (Alpes-Maritimes). Un jeune homme de 22 ans, prénommé Mehdi, s'est introduit dimanche soir dans la caserne Auvare. Il a dérobé du matériel de police, une arme, des munitions et s'est même revêtu d'un uniforme de policier. Mehdi s'est ensuite rendu aux forces de l'ordre le lendemain.
Christian Legay, le président du tribunal correctionnel, a qualifié cette affaire de "procédure un peu particulière". En effet, Mehdi, qui n'a aucun antécédent judiciaire, a expliqué lors de l'audience qu'il souhaitait "aller en prison" pour échapper à "un mal-être profond". Son avocat, Me Rami Ben Khalifa, a souligné que son client se percevait "comme un déchet de la société".
Mehdi a expliqué comment il avait réussi à entrer dans la caserne Auvare : "Y’a une voiture qui rentre, je rentre derrière. Je n’ai pas été interpellé", a-t-il confié au tribunal. Une fois à l'intérieur, il a dérobé du matériel de police scientifique, un gilet pare-balles, une paire de menottes, un revolver, deux chargeurs contenant chacun quinze cartouches de calibre 9 mm et un uniforme de policier.
Le tribunal se refuse à l'envoyer en prison
Après s'être vêtu de l'uniforme et avoir récupéré le matériel volé, le jeune homme est monté à bord d'un tramway en direction de l'appartement familial, situé à une dizaine de kilomètres de la caserne. Son père, surpris de le voir dans cet état, a jeté toutes les armes et le matériel volé à la poubelle par peur qu'il s'en serve. Les policiers n'ont pas réussi à retrouver ces objets.
Lors de l'audience, Mehdi a assuré qu'il ne souhaitait faire de mal à personne et qu'il n'avait pas besoin de ces armes. Le tribunal l'a finalement condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis probatoire et le reste sous bracelet électronique. Le président du tribunal a averti Mehdi qu'il était hors de question de l'envoyer en prison, où "la loi du plus fort" prévaut et où il "se ferait broyer". Mehdi s'est vu interdire d'exercer une fonction publique et de détenir une arme.
L'affaire a soulevé également des questions sur la sécurité de la caserne Auvare. Le président Legay a toutefois précisé que le tribunal n'était pas en mesure de traiter ce problème et qu'il appartenait au ministère de l'Intérieur de le gérer.