Nice : Une quarantaine d'individus agressent violemment plusieurs hommes quartier des Moulins

Double épisode de violences en moins de 24 heures dans le quartier des Moulins à Nice. Un groupe d'une quarantaine d'individus a violemment agressé plusieurs hommes, l'un ayant été déshabillé et lynché au sol. Une scène qui a été filmée. La veille au soir, des coups de feu et des tirs de mortiers d'artifice ont été signalés au même endroit. Un homme a également été blessé.
Nice : Une quarantaine d'individus agressent violemment plusieurs hommes quartier des Moulins
Un groupe d'une quarantaine d'individus a agressé très violemment plusieurs personnes dans le quartier des Moulins à Nice, ce mardi 26 mars 2024. (captures écran / DR)
Par La Rédaction
Le mardi 26 mars 2024 à 22:16

Des scènes de violences qui se répètent dans le quartier des Moulins à Nice (Alpes-Maritimes). Après la violente agression d'un jeune homme ce lundi soir par de nombreux individus, un groupe d'une quarantaine de personnes, habillées en noir et dissimulant leur visage, ont lynché un autre homme ce mardi après-midi. Cette agression extrêmement violente a été filmée par des témoins, et les images ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

Cette "descente" a eu lieu en début d'après-midi sur la place des Amaryllis, comme rapporté par Nice Matin. Les motivations exactes de ce groupe d'individus devront être éclaircies par l'enquête mais selon plusieurs sources, il s'agit d'une guerre de territoire sur fond de trafic de drogue. "C'est une sorte de méli-mélo sur fond de trafic de stupéfiants, de différends entre bandes rivales, les mineurs des Moulins et des jeunes non accompagnés", a commenté Hughes Moutouh, le préfet des Alpes-Maritimes, qui s'est rendu sur place.

Un homme lynché, un autre poignardé

Sur l'une des vidéos amateurs, on aperçoit un homme au sol qui est violemment roué de coups. Il semble perdre connaissance. Ses agresseurs le déshabillent et continuent à le frapper. Sur une autre séquence, un homme, également au sol à côté d'une voiture à l'arrêt, reçoit des coups, notamment de couteau. Des mineurs isolés ont été blessés durant cette agression en réunion, l'un grièvement.

Les policiers sont intervenus et ont dispersé les agresseurs en faisant usage de moyens lacrymogènes et de tirs de lanceur de balle de défense (LBD). Leur intervention a donné lieu à de violents affrontements. Un fonctionnaire a été légèrement blessé à une jambe et un véhicule de police a été dégradé. Plusieurs suspects auraient été interpellés.

Des tirs et un blessé la veille

Une première expédition punitive d'un groupe d'individus s'était déjà déroulée la veille vers 22 heures, au même endroit. Un homme a été roué de coups et frappé à la batte de baseball, tandis que des coups de feu ont été signalés. Des tirs qui sont audibles sur une vidéo amateur également publiée sur les réseaux sociaux (ci-dessous). "Une enquête est ouverte pour tentative d’homicide volontaire, violences aggravées et association de malfaiteurs, enquête confiée à la direction interrégionale de la police nationale des Alpes-Maritimes", a indiqué le parquet.

Les policiers de la CRS 81 déployés

Les réactions sont nombreuses suite à cette série de violences dans le quartier des Moulins, connu pour son trafic de drogue. Le président des Républicains (LR) et député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a dénoncé "un déchaînement de violence", affirmant que "Monsieur Darmanin n’a pas vraiment fait place nette". "Moins de com, plus d’action !", réclame-t-il. Sa collègue de la 5e circonscription, Christelle d’Intorni, évoque de son côté une "guérilla urbaine".

Le premier adjoint au maire de Nice, Anthony Borré, a également réagi à cette situation. Il assure que "la colère des habitants des Moulins est légitime". "Nous avons demandé à Gérald Darmanin une réponse d’ampleur et une présence durable. Les habitants le méritent et l’attendent", a ajouté Anthony Borré. Le préfet des Alpes-Maritimes a de son côté salué "l'efficacité" et "la détermination sans faille" des policiers à lutter contre le fléau du trafic de stupéfiants. "Zéro tolérance et aucune zone de non droit", a-t-il assuré.

Les policiers de la CRS 81, spécialisés dans les violences urbaines et les émeutes, étaient attendus en fin de journée dans le quartier des Moulins, envoyés sur place à la demande du ministère de l'Intérieur.