Le dimanche 20 août 2023 à 19:57
Suite à une panne d'électricité survenue ce samedi vers 22 heures au Centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes, plusieurs personnes retenues en attente de leur expulsion du territoire, ont profité de la situation pour commettre des dégradations et tenter de s'enfuir. Six d'entre elles y sont parvenues. "Une coupure d'électricité est survenue (...) et pour une raison qu’il faudra déterminer, le groupe électrogène n'a pas pris le relais", explique le syndicat de police Alliance du Gard. Ce blackout a entraîné le déclenchement volontaire d'incendies dans trois zones du centre par des personnes retenues.
Face à cette situation, les retenus ont "profité pour arracher des caméras de surveillance, briser des portes et mettre le feu à 14 chambres", indique France 3. Dans la foulée, "les retenus présents en (ont profité) pour allumer des feux dans trois zones de vie vers 22h15", complète le syndicat Alliance. Six casernes de sapeurs-pompiers sont intervenues et des renforts de police ont été sollicités.
Onze personnes intoxiquées
La procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, a indiqué que "six personnes sont recherchées pour avoir profité de la confusion générée par l'incendie pour s'échapper", tout en rassurant qu'"aucun n'est fiché pour profil terroriste ou inquiétant". Onze personnes, "intoxiquées par les fumées inhalées", ont été évacuées vers le centre hospitalier de Nîmes, mais "toutes les personnes hospitalisées pour incommodation sont revenues au CRA ce matin", ajoute-t-elle.
Le CRA s'est retrouvé dans une situation délicate avec seulement "11 gardiens pour 90 retenus" au moment de l'incident. Selon Sandy Issartel, déléguée départementale du syndicat Unité SGP Police FO, cette disproportion est préoccupante, car "la violence devient de plus en plus fréquente" dans ces centres, et elle affirme alerter sur la situation depuis 2 ans.
Des effectifs de police «en nombre insuffisant»
Le syndicat Alliance, quant à lui, dénonce des "effectifs de police en nombre insuffisant pour intervenir en sécurité" et demande "la fermeture totale des zones incendiées, un audit de sécurité complet et une amélioration des conditions de travail" pour leurs collègues du CRA de Nîmes. En effet, "deux zones de vie" du centre sont désormais "complètement hors service".
Des événements récents illustrent également les tensions existantes autour des centres de rétention : en juillet, deux incendies successifs ont éclaté au centre de rétention administrative de Marseille.
La procureure Cécile Gensac annonce que "des enquêtes pénales en cours visent à identifier les auteurs des dégradations par incendie et à retrouver les personnes en situation d'étrangers en séjour irrégulier". Des transferts de retenus vers Toulouse et Marseille sont également prévus.