Le dimanche 17 avril 2022 à 16:31 - MAJ dimanche 17 avril 2022 à 17:21
Des violences urbaines d'ampleur se sont déroulées à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) dans la nuit de vendredi à samedi. Les policiers ont été la cible de nombreux tirs de mortiers d'artifice et de jets de projectiles par une centaine d'individus au visage dissimulé. Les forces de l'ordre ont répliqué par l'intermédiaire d'une centaine de grenades lacrymogènes et une centaine de tirs de lanceurs de balle de défense (LBD). Trois CRS ont été légèrement blessés au cours de ces violents affrontements. Un syndicat de police évoque une "situation insurrectionnelle", un guet-apens et des jets de cocktails Molotov.
La soirée a débuté vers 18h45 par un refus d'obtempérer, rue Edgard-Degas. Un homme sur un scooter a refusé de s'arrêter lorsque les policiers lui ont ordonné. Il a pris la fuite et s'est dirigé vers la cité des 3000. "Une fois dans la cité, il s'est réfugié au milieu d'un groupe de jeunes, pensant que les policiers laisseraient tomber", confie une source policière. Dès que les policiers sont sortis de la voiture pour l'interpeller, ils ont été violemment agressés. "Ça a commencé par des jets de pierres, puis ensuite des tirs de mortiers d'artifice", décrit cette même source. Des renforts ont été immédiatement demandé et une dizaine d'équipages ont rappliqué sur place.
«On a frôlé le drame»
Les violences urbaines se poursuivent durant une heure et demi environ. Des CRS sont appelés en renfort. Le calme revient de manière précaire puis les incidents reprennent vers 23h40 : les forces de l'ordre sont de nouveau prises pour cible à coups de mortiers d'artifice et de jets de projectiles, notamment des boules de pétanque. Peu avant 2 heures du matin, un pavé est lancé sur les policiers, heureusement sans faire de blessé. Un véhicule de police a été dégradé. "Les policiers ont eu beaucoup de chance, la centaine d'assaillants était déterminée à faire des victimes du côté des fonctionnaires", assure un officier du département. "C'est un miracle qu'il n'y a pas eu d'autres blessés, on a frôlé le drame". Un policier a perdu sa radio durant les affrontements. Un individu l'a récupérée et a lâché sur les ondes police : "bande de fils de pute ! On va vous tuer !". L'appareil a ensuite été désactivé par les services de police.
Deux individus ont été interpellés durant les violences. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de la ville. Des vidéos amateurs ont été diffusées sur les réseaux sociaux et montrent notamment des policiers pris pour cible par de très nombreux mortiers d'artifice.
Reçu en MP.
💥Extrait de la soirée de nos CRS engagés à Aulnay, hier.
A priori, tout serait partie d'un refus d'obtempérer dans le 95 (info à confirmer).Se rendre compte de la violence de ce que certains appellent "juste des feux d'artifice".#Police #JeSoutiensLaPolice pic.twitter.com/lYLBb6GY2o
— FemmeD1Flic (@FemmeD1flic) April 16, 2022
🆘️🆘️🆘️
Aulnay Ss Bois=85 000 hbts
Sevran= 50 000 hbts1 équipage de 3 👮♂️+ 1 bac de 4👮♂️pour 135 000 hbts
2h du matin, cité des 3000🧨💣
Plus de munitions, pas assez de flics , c'est la guerre 😡
Marre d'être des 🎯#jesoutiensmapolice pic.twitter.com/LjszEv7kuB
— Couvy Jean Christophe (@jccouvyusgp) April 16, 2022
#aulnay hier aux 3000, 1 centaine d'individus ont tendu un guet-apens aux policiers
Pas de blessé par miracle
2 interpellations
180 usages d'armement collectif (LBD et Grenades)
1 #CRS a été engagée
➡️Manque d'effectifs locaux clairement! pic.twitter.com/NIW5lmP7JO— Grégory JORON (@gregjoronusgp) April 16, 2022
«Depuis 2010, le 93 c'est moins 300 policiers»
Le syndicat Unité SGP Police FO dénonce un manque de policiers et un manque de munitions pour faire face à ces intenses violences urbaines. "Depuis 2010, le 93 c'est moins 300 policiers", s'indigne l'organisation syndicale dans un tract ce samedi. "Les stocks de grenades lacrymogènes sont très bas à Aulnay-sous-Bois", dénonce ce même officier du département. "Un équipage de trois policiers et un second de quatre policiers de la BAC pour Aulnay-sous-Bois et Sevran la nuit, c'est ingérable et c'est dangereux".
"Une fois de plus nos collègues sont passés à côté du drame", s'exclame Grégory Goupil, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale, qui dénonce l'absence de films de protection sur un véhicule de la BAC du Raincy, pris pour cible dans ces violences urbaines, photo à l'appui.
#aulnaysousbois énième prise à partie de policiers cité des 3000...
Une fois de plus nos collègues sont passés à côté du drame !!
Absence de films de protection sur le Véhicule BAC du RAINCY...0 blessé 1 miracle 🤬 pic.twitter.com/NLfj1zOLCE— Goupil Grégory (@gregory_goupil) April 17, 2022
Dans la nuit de samedi à dimanche, un feu s'est déclaré au niveau d'un compteur à gaz. Les policiers municipaux ont été pris à partie lors de leur intervention, tout comme les sapeurs-pompiers.
La semaine dernière à Sevran, une patrouille de police a été attaquée par des dizaines d'individus alors que les fonctionnaires procédaient au contrôle d'un automobiliste. La scène a été filmée. Deux agents ont été blessés.