«Tuez-les !» : Des policiers attaqués par des dizaines d'individus à Sevran, deux agents blessés

Les nombreux agresseurs ont lancé des pavés sur les policiers et leur véhicule, parfois à bout portant, alors qu'ils procédaient à un contrôle. Les fonctionnaires ont réussi à s'extirper tant bien que mal.
«Tuez-les !» : Des policiers attaqués par des dizaines d'individus à Sevran, deux agents blessés
Des policiers ont été attaqués par des dizaines d'individus à Sevran. (captures écran / DR)
Par Actu17
Le lundi 11 avril 2022 à 01:29

C'est un véritable déluge de violences qui s'est abattu sur un équipage de police à Sevran (Seine-Saint-Denis) ce dimanche après-midi, dans le quartier des Beaudottes. Les forces de l'ordre étaient en train de contrôler un automobiliste lorsque plusieurs dizaines d'individus ont surgi pour les attaquer.

Les fonctionnaires sont en quelques instants la cible de nombreux jets de pierres. Les agresseurs n'hésitent pas à venir au contact et à dégrader la voiture sérigraphiée en jetant des pavés à bout portant. Les policiers sont encerclés. "Ils vont le tuer, ils vont le tuer !", répète l'homme qui filme cette scène avec son téléphone. Ses images glaçantes ont été diffusées sur les réseaux sociaux. "Tuez-les ! Tuez-les !" hurle l'un des assaillants, qui se trouve un peu plus loin. L'un des policiers est alors à l'extérieur du véhicule de police au moment de l'attaque. Il tient un lanceur de balle de défense (LBD) et tente de se protéger comme il peut. "Cet agent aurait tout simplement pu finir lynché, face à des agresseurs qui étaient au moins trente voire quarante", réagit un officier de police du département qui évoque une "scène dramatique".

Des grenades lacrymogènes sont ensuite utilisées mais semblent ne pas faire reculer les auteurs sur cette vidéo amateur. Les policiers ont utilisé leur LBD à quatre reprises, avant de pouvoir réussir à s'extirper et prendre la fuite. "Le véhicule de police a toutes les vitres étoilées ou brisées. Elles sont heureusement renforcées par des films plastiques pour éviter d'exploser trop facilement. Sans ça, la situation aurait viré au drame", souligne une source policière. "La rampe de gyrophares de la voiture est détruite, un rétroviseur a même été arraché et les portières arrières ne peuvent plus s'ouvrir tellement elles ont été déformées par ces pavés !"

Deux policiers ont été blessés au cours de cette agression particulièrement violente. L'un des agents a reçu des pierres sur la tête et un pavé sur une main, le second a été touché à la nuque. Ils ont été conduits à l'hôpital. Leur incapacité totale de travail (ITT) n'est pas encore connue. Une enquête a été ouverte.

Les policiers «répondent présents» malgré «les guet-apens, les violences, les menaces»

Contacté, Erwan Guermeur, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police FO de la Seine-Saint-Denis décrit une situation très difficile pour les policiers : "J'apporte mon soutien indéfectible à tous mes collègues qui, tous les jours, continuent d'occuper le terrain, malgré les guet-apens, les violences, les menaces, insultes et intimidations ; malgré le manque de réponse pénale, malgré le fait qu'ils ne soient pas toujours soutenus dans leurs actions par les politiques, et parfois même leur administration, qui sont pourtant censés leur venir en aide. Malgré cela, ils répondent toujours présents".

Une scène similaire - filmée également - s'est déroulée à Canteleu, près de Rouen (Seine-Maritime) mardi soir. Les trois policiers ont été encerclés et agressés par une quinzaine d'individus alors qu'ils tentaient d'interpeller un homme soupçonné d'en avoir violemment agressé un autre, à coups de batte de baseball. Le suspect a fini par réussir à s'enfuir. Deux policiers ont été blessés.

Les faits surviennent une quinzaine de jours après une intervention de police dans ce même quartier des Beaudottes à Sevran, durant laquelle un homme de 33 ans au volant d'un véhicule volé, refusant le contrôle, a été tué par le tir d'un policier de la brigade anticriminalité (BAC) dans des circonstances encore imprécises. Le fonctionnaire à l'origine du coup de feu a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" le 2 avril dernier, avant d'être laissé libre sous contrôle judiciaire.