Le mercredi 2 avril 2025 à 20:26
Une femme de 59 ans a été mise en examen pour meurtre par conjoint après avoir reconnu avoir tué son mari en 2019 à leur domicile de Ribérac (Dordogne) et dissimulé son corps dans le garage pendant près de six ans.
Selon le parquet de Périgueux, la suspecte a expliqué aux enquêteurs qu'elle avait été menacée par son époux alors qu’il exigeait une relation sexuelle. "Selon elle, alors qu'ils se trouvaient à leur domicile de Ribérac, son mari lui avait demandé une relation sexuelle en tenant un couteau en main. Elle avait refusé cette relation sexuelle et elle lui avait porté des coups de marteau à la tête. Quelques jours plus tard, elle avait enfoui son corps dans une fosse du garage", a indiqué Jacques-Edouard Andrault, procureur de la République à Périgueux, dans un communiqué.
Le corps de l’homme, âgé de 86 ans, a été découvert lundi 31 mars dans la fosse pour la réparation de véhicules, au fond du garage de leur maison, lors d’une perquisition menée par les gendarmes. "Lors de l'opération", a précisé le procureur, l’épouse "a simplement déclaré qu'elle était à l'origine de sa mort". L’autopsie a confirmé des "lésions à la tête pouvant résulter d’un choc avec un objet contondant". Un marteau "susceptible de correspondre à celui utilisé pour tuer la victime" a été saisi.
Selon Ici, la femme a immédiatement reconnu les faits dès l’arrivée des gendarmes, mettant fin à un secret qu’elle avait gardé seule pendant plusieurs années. Les deux vivants ensemble depuis une vingtaine d'années. Aucun des deux n’avait d’antécédents judiciaires, comme l’a précisé le parquet.
Elle met les voitures de son époux en vente, le maire donne l'alerte
La victime, Daniel, était un ancien imprimeur et libraire connu à Ribérac. Il était également passionné de voitures anciennes. Il possédait notamment une 205 GTI d’usine, une 504 pick-up, une 604, une Dyane et une 2CV. "C’est quand elle a mis en vente les véhicules de collection de son époux, ces voitures auxquelles il tenait plus que tout, que le maire s’est décidé à alerter la gendarmerie", ajoute Ici.
C’est donc jeudi dernier que le maire de la commune, inquiet de cette absence prolongée, a signalé la disparition de l’homme aux gendarmes de Ribérac. "J’ai eu des premières inquiétudes durant la période du Covid-19. Je voyais parfois son épouse aller faire ses courses. Mais lui était invisible", a-t-il confié à Sud-Ouest. Une enquête pour recherche des causes de disparition a alors été ouverte.
Durant toutes ces années, la femme n’avait livré aucun indice. Aux voisins, elle affirmait que son mari était "parti en retraite spirituelle" dans un "monastère", ou encore qu’il "bricolait" au garage, détaille Ici.
Mise en examen également pour escroquerie
Mercredi 2 avril, la femme a été mise en examen pour "meurtre par conjoint" et placée en détention provisoire. Elle a également été placée sous le statut de témoin assisté pour "escroquerie", en lien avec la vente des voitures de collection appartenant à son époux.