Le vendredi 6 mai 2022 à 16:47
Un policier de 24 ans du commissariat de Creil (Oise) est accusé d'avoir consulté des fichiers de police pour fournir des informations confidentielles à des proches, et notamment à des trafiquants de drogue de la région toulousaine d'où il est originaire. Le fonctionnaire est aussi soupçonné de s'être livré à un trafic de drogue avant son entrée dans la police nationale.
Le jeune homme a été mis en examen pour "détournement de la finalité de traitements de données à caractère personnel" et "acquisition, détention, offre ou cession, transport de stupéfiants" a annoncé le procureur de la République de Senlis, Jean-Baptiste Bladier. "Les investigations ont effet permis de réunir des éléments précis permettant d’affirmer que ledit fonctionnaire avait, à plusieurs reprises, entre 2019 et 2022, consulté les fichiers dits "de police" (Traitement des Antécédents Judiciaires, Fichier des Personnes Recherchées, Système d’Immatriculation des Véhicules) à des fins personnelles, sans lien avec ses missions administratives.", détaille le magistrat. "Les consultations portaient notamment sur des proches de ce fonctionnaire ou sur des personnes connues à raison d’antécédents judiciaires relatifs à des infractions à la législation sur les stupéfiants".
Il aurait informé l'un des plus gros trafiquants toulousain
"Les investigations n’ont pas démontré que ce fonctionnaire de police mis en examen se soit rendu complice de trafiquants d’importance", précise-t-on. Selon le quotidien La Dépêche qui a révélé cette affaire, le policier en cause a renseigné Hamza Abbou, l'un des plus gros trafiquants de drogue de la cité Varèse à Toulouse, qui purge actuellement une peine de prison depuis près de deux ans. C'est ce que les enquêteurs de la direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) de Toulouse ont découvert en exploitant attentivement le téléphone de ce trafiquant précisent nos confrères.
L'enquête menée par l'inspection générale de la police nationale (IGPN) a également "permis de réunir des éléments attestant la commission, par ce même fonctionnaire de police, d’actes d’acquisition, de transport, de détention et de cession de cocaïne, principalement en 2017, soit antérieurement à son intégration au sein de la Police nationale, rapporte le magistrat. En l’état des investigations, ces faits ne démontrent pas un trafic d’ampleur mais, bien davantage, un trafic individuel portant sur plusieurs dizaines de grammes de produits".
Il passe aux aveux
Durant ses auditions, le mis en cause "a reconnu l’essentiel des faits qui lui sont reprochés". Il a reçu, dans le cadre de son contrôle judiciaire, "une interdiction d’exercice professionnel au sein de la Police nationale et de toute fonction en qualité de dépositaire de l’autorité publique a notamment été prononcée".