«On va la baiser, tapez fort !» : une policière rouée de coups lors d'une intervention à Valenton, 10 interpellations

Un second policier a été sérieusement blessé, les deux agents se sont vu prescrire 10 jours d'ITT. Dix suspects étaient toujours en garde à vue ce jeudi après-midi.
«On va la baiser, tapez fort !» : une policière rouée de coups lors d'une intervention à Valenton, 10 interpellations
Illustration. (Jose Hernandez/Camera 51/shutterstock)
Par Stéphane Cazaux
Le jeudi 24 mars 2022 à 19:32

Un contrôle d'identité s'est terminé par une violente agression ce mercredi soir à Valenton (Val-de-Marne). Deux policiers ont été sérieusement blessés et se sont vus attribuer pas moins de 10 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Une fonctionnaire a notamment été rouée de coups de pied alors qu'elle était tombée au sol.

Cette intervention a débuté durant la patrouille de ces quatre policiers du commissariat de Villeneuve-Saint-Georges, vers 19 heures. En passant devant le petit parking situé sur le chemin les Terres-Douces à Valenton, ils aperçoivent un groupe d'une dizaine d'individus qui jouent avec un ballon de foot. A plusieurs reprises, le ballon termine sur les voitures en stationnement. Pour éviter que la partie se termine avec des dégradations, les policiers s'approchent et demandent aux jeunes gens de jouer ailleurs, dans un lieu adapté. Les agents sentent alors une odeur assez forte de cannabis.

« Ici vous êtes rien ! »

Ils décident de contrôler la dizaine d'individus, des adolescents et de jeunes majeurs. "Certains d'entre eux ont vite reconnu qu'ils avaient fumé du cannabis mais ont assuré qu'ils n'en avaient plus sur eux", détaille une source proche de l'enquête. Malgré tout, la tension monte. L'un des jeunes hommes affirme n'avoir aucun document à son nom et refuse de communiquer oralement son identité. Il lâche plusieurs noms différents, sous les rires de ses amis. "Ici vous êtes rien !", aurait-il notamment lancé aux fonctionnaires. Ces derniers décident de le conduire au commissariat pour procéder à une vérification d'identité, et ainsi s'assurer qu'il ne fait pas l'objet d'une fiche de recherche par exemple. "C'est une mesure classique", rappelle un officier de police judiciaire.

Frappée à coups de pied au visage

Les policiers se dirigent vers leur véhicule en compagnie de cet homme. Mais au moment où l'un des agents ouvre la porte pour l'installer, le reste du groupe s'interpose. Trois des policiers les repoussent mais la situation s'embrase. Une policière est saisie par la nuque puis jetée au sol. Elle reçoit ensuite un coup de pied en plein visage en tentant de maîtriser son agresseur. Celui-ci prend la fuite.

Plusieurs autres membres du groupe profitent de la situation pour frapper la policière tombée au sol. "Elle a reçu de nombreux coups de pied, notamment au visage", souligne cette même source. Son collègue reçoit des coups en intervenant. "On va la baiser, tapez fort !", aurait hurlé l'un des agresseurs. L'un d'entre eux, âgé de 19 ans, est alors difficilement interpellé. Il se rebelle et tente de s'enfuir. Les policiers le menottent et l'installent dans la voiture, puis partent rejoindre leurs collègues qui ont arrêté le premier agresseur en fuite, quelques centaines de mètres plus loin.

Dix interpellations

Sur place, la situation est tendue et les forces de l'ordre sont une nouvelle fois prises à partie. Ce second interpellé refuse de monter dans le véhicule de police et se rebelle. Dans le même temps, le premier suspect parvient à sortir de la voiture et prend la fuite. Il est finalement stoppé juste après par les hommes de la brigade territoriale de contact (BTC) venus en renfort. Les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) ont également interpellé un troisième individu soupçonné d'avoir participé au passage à tabac de la policière. Les trois hommes ont été placés en garde à vue. Sept autres suspects de 15 à 20 ans ont été interpellés peu après puis placés en garde à vue à leur tour. Le commissariat de Villeneuve-Saint-Georges est en charge de cette enquête. La policière souffre d'un hématome à un œil et de douleurs aux jambes et aux genoux suite aux coups reçus. Les fonctionnaires ont déposé plainte.

"Plus que jamais, la justice doit se montrer impitoyable et prononcer des peines maximales contre ceux qui portent atteinte aux forces de l'ordre", réclame le syndicat Alliance Police Nationale du Val-de-Marne, sur Facebook.