Pancarte «Un flic, une balle» à Besançon : «l’appel au meurtre» non retenu par le procureur

Le parquet de Besançon a annoncé le classement sans suite de l'enquête visant une étudiante de 20 ans qui avait brandi une pancarte "Un flic, une balle" lors d'une manifestation "contre les violences policières", samedi dernier. Le procureur de la République a estimé que l'infraction n'était pas suffisamment caractérisée.
Pancarte «Un flic, une balle» à Besançon : «l’appel au meurtre» non retenu par le procureur
Illustration. (shutterstock)
Par Actu17
Le mardi 26 septembre 2023 à 23:59

Le parquet de Besançon (Doubs) a annoncé ce mardi le classement sans suite de l'enquête concernant une jeune femme de 20 ans qui avait brandi une pancarte avec l'inscription "Un flic, une balle", lors d'une manifestation "contre les violences policières", samedi dernier. L'affaire avait provoqué une vive polémique et incité le préfet du Doubs, Jean-François Colombet, à saisir le procureur de la République sur la base de l'article 40.

La mise en cause, étudiante à l'université de Franche-Comté, a été interpellée ce mardi matin. Après son interrogatoire, le procureur, Étienne Manteaux, a décidé de ne pas poursuivre la jeune femme pour "apologie de crimes d'atteintes volontaires à la vie", mais uniquement pour "participation à une manifestation en ayant le visage dissimulé". "À l'issue du mouvement le 23 septembre, les policiers ont mis en évidence que cette personne s’est démasquée à l'issue de la déambulation", a précisé le magistrat à L'Est Républicain.

«Il y a deux sens, deux visions possibles»

Selon le procureur, pour être reconnu coupable d'apologie de crime, "il faut un élément matériel" et "sur le plan moral, il faut pouvoir démontrer que cette jeune femme avait l'intention d'appeler au meurtre". Étienne Manteaux ajoute : "Il y a deux sens, deux visions possibles. À la lecture de cette procédure, il m'apparaît donc impossible de démontrer positivement que c’est celle de l’appel au meurtre qui a animé cette jeune femme, même si certains l'ont perçu comme tel".

L'étudiante a, de son côté, expliqué vouloir signifier que "les policiers armés étaient susceptibles de représenter un danger pour la société". "Ce sont les armes qui me posent problème. Elles me font peur. Et encore plus quand il y a une personne derrière", a-t-elle déclaré. Elle a également exprimé ses regrets, indiquant avoir été "dépassée" par ses mots.

Le magistrat a finalement décidé d'imposer à la jeune femme "l'exécution d'un travail non rémunéré pour une durée de 30 heures, dans le cadre d’une composition pénale", en raison de sa participation à la manifestation avec le visage masqué.

«C’est officiel, brandir une pancarte '1 flic = 1 balle' ne constitue aucune infraction pénale !"»

Dans un communiqué, le syndicat Alliance Police Nationale dénonce la décision du procureur de la République. "C’est officiel, brandir une pancarte '1 flic = 1 balle' ne constitue aucune infraction pénale !", a réagi le secrétaire générale de l'organisation, Fabien Vanhemelryck, sur X. "Face à la haine anti-flic, les forces de l'ordre sont désespérément bien seules pour faire face !".