Pantin : 21 jours d'ITT pour un policier mordu lors d'une interpellation, l'auteur présumé remis en liberté

Le suspect est également soupçonné d'avoir blessé un second policier durant son transport à l'hôpital. L'agresseur présumé âgé de 22 ans, qui est déjà connu des services de police, a été déféré puis laissé libre. Il sera jugé en janvier 2023 au tribunal de Bobigny.
Pantin : 21 jours d'ITT pour un policier mordu lors d'une interpellation, l'auteur présumé remis en liberté
Illustration. (Jose Hernandez Camera 51/shutterstock)
Par Actu17
Le samedi 5 novembre 2022 à 13:05

Un policier a été sérieusement blessé ce mardi soir par un homme de 22 ans interpellé à proximité d'un point de deal de Pantin (Seine-Saint-Denis). Mordu à un doigt par le suspect ivre, le fonctionnaire a été opéré et s'est vu attribuer 21 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Un second policier a été blessé par le même homme, à l'hôpital. L'agresseur présumé a finalement été laissé libre en l'attente de son jugement qui se déroulera en janvier prochain.

C'est au cours d'une patrouille dans la rue du Pré-Saint-Gervais qu'un équipage de police a repéré cet homme. "En voyant la voiture de police, il s'est mis à hurler pour donner l'alerte", indique une source proche de l'enquête. Ce guetteur qui semblait alcoolisé a pris la fuite en courant mais a été rattrapé par les fonctionnaires au niveau de la rue Vaucanson. Il aurait alors menacé les policiers de les "éclater".

Le suspect est bien en état d'ébriété et refuse de suivre les agents au commissariat, qui sont alors obligés de le maîtriser. Il se rebelle et mord sauvagement l'un des trois policiers à un doigt. Sérieusement blessé, le fonctionnaire a été opéré le lendemain. "Il est sous antalgique et antibiotique pour plusieurs jours, sans parler des douleurs, du bandage et des soins qu'il va devoir recevoir quotidiennement pour éviter une infection et pour permettre à la plaie de se résorber correctement", déplore une source policière. La victime fait l'objet d'un arrêt de travail qui pourrait durer de longues semaines.

Il pousse un policier dans l'escalier

Placé en garde à vue différée et conduit à l'hôpital pour être vu par un médecin avant d'être placé en cellule de dégrisement, le suspect "virulent" a agressé les policiers qui l'accompagnaient. Il aurait poussé l'un des agents dans les escaliers, le faisant chuter. Ce dernier a été blessé au niveau d'un coude.

Déféré au parquet de Bobigny au terme de sa garde à vue, le suspect, déjà bien connu des services de police, est convoqué pour son procès qui aura lieu en janvier prochain, au tribunal correctionnel. Il devait en effet être jugé dans le cadre d'une comparution immédiate mais a demandé du temps pour préparer sa défense. En l'attente, la justice a décidé de remettre en liberté cet homme de 22 ans originaire de Versailles (Yvelines).

«Quand on frappe et qu’on a déjà frappé des policiers, on doit aller en prison»

Une décision qui fait grincer des dents les syndicats de policiers. "Il ne pouvait pas préparer sa défense en détention provisoire ?", s'interroge la déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, Linda Kebbab, sur Twitter, en partageant une photo de la sérieuse blessure du fonctionnaire mordu.

"Quand on frappe et qu’on a déjà frappé des policiers, on doit aller en prison ! Le message est terrible", lance de son côté Matthieu Valet, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), accompagné de deux photos du policier blessé à la main.