Le samedi 10 février 2024 à 11:35
Les enquêteurs de la brigade de délégation des enquêtes de proximité (BDEP) du VIIIe arrondissement de Paris ont identifié puis interpellé une femme de 46 ans la semaine dernière, soupçonnée de multiples vols dans des bijouteries du centre de la capitale. Cette dernière, surnommée "la Perruquée", est déjà bien connue des services de police et de justice.
L'enquête a démarré suite à une plainte déposée par une bijouterie située rue Royale dans le VIIIe arrondissement. Le 8 janvier dernier, les employés de cette boutique ont constaté qu'une bague d'une valeur de 17 000 euros avait mystérieusement disparu. Les voleurs ont néanmoins été filmés par les vidéosurveillances et ont fait preuve d'une grande habilité. "C'est un couple qui a demandé à voir plusieurs bijoux", confie une source proche de l'affaire. "Pendant que l'homme occupait l'attention de la vendeuse, sa complice en a profité pour subtiliser discrètement cette bague". En récupérant ce dossier, les enquêteurs de la BDEP ont rapidement fait le rapprochement avec une précédente affaire qu'ils ont traitée l'an dernier : celle d'une femme de 46 ans qui portait à chaque fois une perruque différente pour commettre ces larcins et éviter d'être reconnue.
Les premières investigations ont permis de découvrir que quatre autres plaintes correspondant à des faits commis par la même femme et son complice, avaient récemment été déposées. Le 25 octobre dans le IIe arrondissement, c'est un collier d'une valeur d'environ 700 euros qui a été dérobé. Le 18 décembre, dans une bijouterie de la rue Saint-Honoré (Ier), trois bracelets pour un montant total de 24 000 euros ont été subtilisés. Le même couple a été filmé par les caméras de l'établissement. Plus tard, le 8 janvier, "la Perruquée" est aperçue dans une autre boutique de la rue Saint-Honoré, alors qu'elle fait habilement main basse, seule, sur une Rolex d'un montant de 12 000 euros. Onze jours plus tard, la quadragénaire et son complice ont dérobé un collier de près de 20 000 euros dans une autre bijouterie, dans la même rue.
Interpellée en flagrant délit lors d'un nouveau vol
Les policiers ont poursuivi leurs investigations en effectuant des surveillances techniques et physiques. C'est ainsi qu'ils ont pu repérer, avec l'appui de leurs collègues de la brigade anticriminalité (BAC) du Centre, "la Perruquée", le 31 janvier, qui se trouvait dans le VIIe arrondissement. Une filature a débuté et les fonctionnaires ont constaté que la suspecte enchaînait les visites dans des bijouteries. Dans chaque boutique, elle demande à se faire présenter des produits puis repart les mains vides. Les policiers en civil poursuivent leur surveillance.
La suspecte se rend au Bon Marché, un grand magasin situé près de Matignon, rue de Sèvres. Sous les yeux des policiers, "la Perruquée" dérobe en délicatesse deux bracelets pour un montant total de 8000 euros. Elle est interpellée alors qu'elle quitte le magasin, puis placée en garde à vue. La direction du Bon Marché a immédiatement déposé plainte. Au total, c'est près de 82 000 euros de bijoux qui ont été dérobés.
Son compagnon, directeur d'hôtel, interpellé
Une perquisition a eu lieu le jour même au domicile de la voleuse, à Sarcelles (Val-d'Oise). "Plusieurs perruques qu'elle a utilisées pour accomplir les vols ont été découvertes dans l'appartement", indique la même source. Le compagnon de "la Perruquée" a été arrêté à son domicile de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). "Il a été reconnu sur les images de vidéosurveillances des différents commerces et identifié grâce à un travail de téléphonie", poursuit notre source. Directeur d'un hôtel, il était jusqu'ici inconnu des services de police. Placé en garde à vue à son tour, il a reconnu qu'il accompagnait régulièrement sa compagne dans les bijouteries, mais qu'il n'avait pas connaissance des vols commis par cette dernière. De son côté, "la Perruquée" a partiellement admis les faits, malgré les nombreux éléments la mettant en cause recueillis par les enquêteurs. Les policiers ont également découvert que le duo utilisait plusieurs cartes bancaires rattachées à différentes banques et que de l'argent avait été transféré par des envois Western Union.
Les deux suspects ont été déférés au terme de leur garde à vue. "La Perruquée" a été placée en détention provisoire en l'attente de son jugement qui aura lieu prochainement. Son compagnon a quant à lui été laissé libre sous contrôle judiciaire.