Le jeudi 18 juillet 2019 à 16:54 - MAJ jeudi 18 juillet 2019 à 17:12
Le gardien de la paix a été gravement blessé et a été opéré. Les faits se sont déroulés dans la nuit de lundi à mardi peu après 02h30 du matin. Deux policiers qui se trouvaient devant le commissariat du VIIIe arrondissement ont aperçu le chauffeur d'une berline noire qui venait d'emprunter un sens interdit. Ils ont décidé de procéder à son contrôle.
Alors que les vérifications venaient de commencer et que les policiers avaient tout juste compris que l'homme au volant conduisait un client assis à l'arrière du véhicule, il a brutalement redémarré. L'un des policiers a laissé sa main sur le volant pour tenter de stopper la voiture du suspect mais ce dernier a accéléré.
Voyant que la situation devenait dangereuse, le gardien de la paix de 35 ans a tenté de retirer sa main mais le chauffard a continué sa course folle. Le fonctionnaire a frôlé un arbre sur lequel plusieurs de ses cheveux ont été retrouvés nous indique une source policière. Le choc aurait pu être dramatique. Le véhicule du suspect a terminé sa course dans des palissades du chantier du Grand Palais.
Ni permis de conduire, ni carte professionnelle
Les secours ont rapidement pris en charge le policier gravement blessé. Ce dernier qui souffre d'une fracture du fémur a été opéré.
Le mis en cause a quant à lui été interpellé et placé en garde à vue. Âgé de 41 ans, il circulait sans permis de conduire, il était également alcoolisé au moment des faits et ne disposait d'aucune carte professionnelle lui permettant d'exercer la profession de VTC. En outre, le quadragénaire a déjà été interpellé à plusieurs reprises pour des délits routiers dans le passé.
Des pratiques illégales bien connues
Le mis en cause utilisait très probablement le compte d'un véritable chauffeur VTC sur l'une des plateformes, en le sous-louant.
Une pratique bien connue de la police, notamment ceux des Boers (la police des taxis). "Ces méthodes sont malheureusement régulières" nous a détaillé l'un d'entre-eux. "De nombreux chauffeurs VTC qui disposent donc d'une carte professionnelle et de comptes chez différentes sociétés, les sous-louent. Cela leur permet d'augmenter leur chiffre d'affaire et de faire travailler à moindre coût et donc illégalement, une tierce personne qui ne dispose pas des conditions requises pour devenir VTC la plupart du temps", a ajouté le policier, précisant que "certains utilisaient également de fausses cartes".
Le mis en cause, Habib M., devrait être mis en examen ce jeudi et une information judiciaire pourrait être ouverte.