Le mercredi 5 avril 2023 à 22:59 - MAJ mercredi 5 avril 2023 à 23:26
L'entreprise française Thales se trouve dans une situation embarrassante après l'interpellation d'un de ses ingénieurs pour atteinte à l'intimité de la vie privée par captation d'images à caractère sexuel. Selon Europe 1 qui a révélé l'information, cet employé est soupçonné d'avoir placé des caméras microscopiques dans de faux détecteurs de fumée situés dans les toilettes pour femmes d'un restaurant du BHV, dans le quartier du Marais à Paris (IVe). Une information confirmée de source proche de l'affaire.
Une femme a découvert le dispositif suspect le 8 février, ce qui a conduit la direction de la sécurité du BHV à déposer une plainte. Les enquêteurs ont retracé l'origine du système jusqu'à l'ingénieur de Thales en suivant le réseau internet qui lui permettait d'activer les enregistrements. Le suspect a été interpellé à son domicile ce mardi matin, avant d'être placé en garde à vue.
Les enquêteurs ont réalisé une perquisition dans les locaux de l'entreprise à Rungis (Val-de-Marne), où ils ont saisi une grande quantité de matériel. Un spécialiste en cybercriminalité a également été envoyé sur place.
Un McDonald's également visé ?
Les premiers éléments de l'enquête indiquent que près de 200 femmes et enfants auraient été filmés à leur insu par le dispositif mis en place par le suspect. Les enquêteurs étudient également un cas similaire impliquant un dispositif identique installé dans les toilettes d'un restaurant McDonald's dans le quartier de Montparnasse (XIVe), en août 2020.
Dans un communiqué, l'entreprise Thalès affirme qu'il vient de prendre connaissance de ces "allégations par voie de presse" et les juge "choquantes". Elle ajoute que ces accusations relèvent "d'un comportement individuel de ce collaborateur" et n'ont "aucun lien avec les activités de l'entreprise". L'entreprise précise avoir l'intention de coopérer à l'enquête et "étudie la possibilité de porter plainte".