Le mercredi 12 mai 2021 à 11:58
Le meurtrier présumé continue à nier les faits. Âgé de 19 ans et déjà connu des services de police, il a été mis en examen pour "homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique", à savoir le collègue d'Éric Masson qui a riposté au moment des faits, sans atteindre le tireur. Il est donc également accusé d'avoir tiré sur ce second fonctionnaire du groupe départemental d’intervention (GDI).
"Malgré les nombreux éléments recueillis à son encontre, la reconnaissance du second policier et de d'autres témoins", le suspect principal conteste les faits qui lui sont reprochés a expliqué le procureur de la République d'Avignon, Philippe Guémas. Le mis en cause n'a pas souhaité s'exprimer devant les juges d'instruction lors de sa mise en examen.
Il a "simplement assisté à la scène sans y participer"
Le second suspect de 20 ans a quant à lui été mis en examen pour "recel de malfaiteurs" et "non assistance à personne en danger", a indiqué le magistrat, ajoutant qu'il avait été "parfois abusivement" présenté comme "le complice", "par les médias". "Encore faut-il établir que la personne a eu un rôle actif dans la commission des faits, ce qui n'est pas le cas", a détaillé Philippe Guémas. Il a "simplement assisté à la scène sans y participer". Le mis en cause s'est "enfui avec le meurtrier présumé" et s'est "caché avec lui".
L'homme accompagnant le meurtrier présumé d'Éric Masson "a été présenté abusivement comme complice", selon le procureur pic.twitter.com/FQdIk6NeuU
— BFMTV (@BFMTV) May 12, 2021
Au cours de sa garde à vue, "il a reconnu les faits" et a "confirmé que le tueur présumé est bien le tireur". Les deux mis en cause ont été placés en détention provisoire, comme le parquet l'avait requis. Le procureur de la République a par ailleurs précisé qu'une adresse en Espagne avait été découverte et que les deux suspects se dirigeaient bien vers ce pays.
Un autre suspect actuellement en garde à vue
Un homme a été placé en garde à vue ce mardi pour "recel de malfaiteurs" a indiqué le procureur. Il est soupçonné d'être le propriétaire du local dans lequel les deux suspects se sont cachés du mercredi soir, jusqu'à leur interpellation, alors qu'ils prenaient la route vers le sud de la France. Il doit être déféré ce mercredi.
Le procureur de la République a félicité la police judiciaire qui a fait "un travail remarquable" ayant permis l'identification des deux suspects en quelques jours. Il a également rappelé que les investigations allaient se poursuivre durant plusieurs mois.
De son côté, le directeur territoriale de la police judiciaire (DTPJ) de Montpellier, Jean-Philippe Fougereau, a tenu à exprimer la "solidarité" des enquêteurs, "qu'ils soient de Montpellier, d'Avignon, de Nîmes ou de Marseille" envers la famille d'Éric Masson, à qui ils donneront leur "prime individuelle" s'ils venaient à s'en voir attribuer une. Ce n'est "pas un gros montant mais additionné, ça peut faire quelques milliers d'euros", a précisé Jean-Philippe Fougereau. "Pour eux, c'était important de pouvoir montrer leur solidarité avec la grande famille de la police", a-t-il ajouté, précisant que ces enquêteurs "ne pourront pas s'exprimer sur cette affaire", étant soumis notamment au devoir de réserve.
Les obsèques d'Éric Masson, qui était âgé de 36 ans et père de deux filles de 5 et 7 ans, se déroulent ce mercredi matin à Bedarrides (Vaucluse). Plus de 3000 personnes ont déjà participé à la cagnotte en ligne ouverte pour soutenir sa famille. Elle est accessible ici.