Le jeudi 1 juillet 2021 à 17:22
La tribunal de Paris a relaxé ce jeudi Assa Traoré. Elle était poursuivie en diffamation par trois gendarmes qu'elle a accusés d'avoir tué son frère, Adama, en juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise). En juillet 2019, la militante de 36 ans avait publié sur Facebook une lettre titrée "J'accuse", en référence à la formule d’Émile Zola.
Dans une anaphore, elle accusait les trois gendarmes « d’avoir tué (son) frère Adama Traoré en l’écrasant avec le poids de leurs corps », « de ne pas (l') avoir secouru » et « d’avoir refusé de (le) démenotter en affirmant qu’il simulait ».
Lors du procès, Assa Traoré s'est défendue. « J'assume cette lettre. Si la justice française à laquelle j’étais censée faire confiance avait fait le travail nécessaire, peut-être qu’à ce moment-là, je n’aurais pas eu envie d’écrire cette lettre », a-t-elle appuyé.
Adama Traoré est décédé à l'âge de 24 ans dans la caserne de Persan, près de deux heures après son interpellation à Beaumont-sur-Oise. Il avait tenté d'échapper aux gendarmes, en vain. Depuis, la famille et le collectif "Vérité et justice pour Adama" mènent une bataille judiciaire, estimant que les gendarmes qui ont procédé à cette arrestation sont responsables de ce décès. Plusieurs expertises ont été réalisées dans cette instruction qui est toujours en cours.
En mai dernier, un policier qui avait qualifié Adama Traoré de « violeur » et de « repris de justice » a été relaxé par le tribunal correctionnel de Bobigny. Le prévenu « ne [s’adressait pas] à un quelconque héritier d’Adama Traoré » et ne pouvait pas savoir que ses propos étaient filmés et seraient diffusés a indiqué le tribunal dans sa décision.