Le vendredi 19 mai 2023 à 10:21
Affaire rare à Rennes (Ille-et-Vilaine). Une femme de 48 ans est accusée d'avoir caché l'existence de son fils de 14 ans depuis sa naissance, une situation qualifiée d'"exceptionnelle" par un médecin pédiatrique spécialisé dans l'enfance en danger. L'information a été révélée par Ouest France.
Le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, a confirmé au quotidien régional qu'après un malaise en juillet 2022, l'adolescent avait été admis aux urgences pédiatriques de l'hôpital sud de Rennes. L'équipe médicale avait rapidement constaté que l'enfant, pesant seulement 25 kg et présentant un retard de développement intellectuel, était en danger. Suite à cette découverte, ils ont confié l'adolescent à l'unité d'accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED) et ont décidé de procéder à un signalement judiciaire.
La mère a contesté à BFMTV ces affirmations, assurant que son fils "n'a jamais eu faim et n'a jamais pesé 25 kg". "Il ne s'est jamais endormi un soir en ayant faim", a-t-elle insisté.
Malgré ses dénégations, elle a été placée en garde à vue le 15 mai dernier au commissariat de Rennes. "Elle sera convoquée devant le tribunal correctionnel de Rennes pour répondre de faits de soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant, et privation de soins ou d'aliments compromettant la santé d'un mineur de moins de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité", a précisé le procureur. En attendant l'audience, la mère a été placée sous contrôle judiciaire.
Aucun suivi médical ou scolaire
Les enquêteurs ont découvert que l'enfant n'avait aucune existence légale et ne recevait aucun suivi médical ou scolaire. En effet, selon BFMTV, l'enfant serait né à l'étranger et aurait été déclaré à l'Ambassade de France de son pays de naissance. Sa mère avait décidé de lui faire l'école à la maison et il passait la majeure partie de son temps enfermé dans un appartement insalubre à Rennes.
Flavie le Sueur, la procureure de la République adjointe de Rennes, a confirmé à France Bleu que l'enfant avait été placé auprès de l'aide sociale à l'enfance et était suivi par le juge des enfants depuis son admission à l'hôpital. Elle a également annoncé que la mère sera jugée le 5 octobre 2023 par le tribunal correctionnel. En cas de condamnation, elle encourt jusqu'à 7 ans de prison et 100 000 euros d'amende.