Le mercredi 16 octobre 2024 à 17:09 - MAJ jeudi 17 octobre 2024 à 11:55
Une enquête de longue haleine menée par les policiers de Saint-Étienne (Loire) a permis de démanteler un réseau de trafic de stupéfiants bien structuré dans le quartier de Monthieu. Les investigations, initiées par la brigade anticriminalité (BAC), ont abouti, la semaine dernière, à l'interpellation de huit personnes, principalement des mineurs et jeunes majeurs, impliquées dans ce trafic. Les huit suspects ont été déférés au terme de leur garde à vue, deux d'entre eux ont été placés en détention provisoire tandis que les six autres ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, indique une source proche de l'affaire, confirmant une information du Progrès.
Les forces de l'ordre avaient d'abord ciblé un point de deal installé dans les parties communes des immeubles de ce quartier stéphanois. Ce trafic générait des nuisances régulières pour les habitants et le bailleur social, incitant les policiers à surveiller le secteur de près. Au mois de juillet, les agents de la BAC ont interpellé à deux reprises des vendeurs de cannabis et de cocaïne, qui avaient plusieurs milliers d’euros en leur possession.
La drogue était aussi livrée à domicile
L'objectif des enquêteurs était néanmoins de remonter jusqu'aux têtes de réseau. La brigade des stupéfiants de la division de la criminalité territoriale (DCT), a été chargée de la suite des investigations. Grâce aux informations collectées par les policiers de terrain, l'enquête a révélé l'organisation complète du trafic. Le réseau ne se limitait pas au seul point de deal de Monthieu : les gérants avaient également mis en place un système de livraison à domicile, un mode opératoire souvent surnommé "Uber shit", qui couvrait principalement le secteur stéphanois.
"On entend parfois dire que les livreurs ont remplacé les vendeurs des points de deal, mais la réalité montre que les délinquants multiplient les modes de distribution", a réagi, auprès du quotidien régional, Marine Naudin, cheffe du Service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ), en saluant le travail de ses équipes sur ce dossier.
Les deux suspects principaux âgés de 17 et 19 ans
Les interpellations ont eu lieu le 8 octobre. Huit personnes ont été arrêtées à leur domicile ou sur leur lieu de travail, à Saint-Étienne. Pour cette opération coordonnée, 55 policiers ont été mobilisés. Parmi les suspects, quatre ont été présentés au parquet de Saint-Étienne, qui a requis leur placement en détention provisoire. Deux d'entre eux, considérés comme les principaux gérants du réseau, ont été incarcérés sur décision du juge des libertés et de la détention (JLD).
Les perquisitions effectuées au domicile des deux suspects principaux, âgés de 17 et 19 ans, ont permis de saisir 83 000 euros en numéraire. "En termes de produits, nous n’avons trouvé que de petites quantités de stups parce qu’ils étaient en fin de cycle, mais la saisie de 83 000 euros, ça ne peut que leur faire mal", a ajouté Marine Naudin. Une information judiciaire a été ouverte et les investigations se poursuivent.