Le jeudi 10 septembre 2020 à 16:13
La violente agression s'est produite dans la nuit de dimanche à lundi. Un policier affecté en Seine-Saint-Denis qui n'était pas en service a été roué de coups par plusieurs individus devant son domicile d'Othis relate Le Parisien. Les violences ont pris fin lorsque la compagne du fonctionnaire est allée récupérer l'arme de service de ce dernier, avant de l'exhiber devant les agresseurs.
Âgés de 18 à 24 ans, cinq prévenus originaires d'Othis, de Dammartin-en-Goële, de Crécy-la-Chapelle et de Drancy ont été jugés par le tribunal correctionnel de Meaux ce mercredi. Ils ont écopé de peines allant de six mois de prison avec sursis jusqu'à huit mois de prison avec sursis probatoire, avec 105 heures de travail d'intérêt général à effectuer, pour des faits de violences en réunion.
En outre, le tribunal a prononcé des interdictions de séjour dans la commune ou dans la rue où ce sont produits les faits, ainsi que des interdictions de contact avec les victimes.
La qualité de policier n'a pas été retenue
Dans ce procès, la qualité de policier de la victime n'a pas été retenue comme circonstance aggravante par le tribunal. Cette affaire avait débuté par un différend entre automobiliste une heure plus tôt. Le fonctionnaire était avec sa compagne et leurs enfants à bord de leur Peugeot 208, à un feu rouge, lorsqu'une altercation a éclaté avec une conductrice au volant d'une Renault Twingo et son passager.
Ces derniers ont reproché aux seconds de rouler trop lentement. La situation s'est ensuite tendue, laissant place à des violences. Le policier s'est retrouvé par terre tandis que la conductrice de la Twingo a reçu une gifle. "Vous venez de taper un flic" a lancé la compagne du fonctionnaire. Une phrase que le couple a bien entendu.
A son retour chez elle, la conductrice de la Twingo en pleurs a raconté ce qu'il s'était produit à ses frères. Ces derniers ont immédiatement décidé de partir à la recherche du policier et sa famille à Othis, muni de la plaque d'immatriculation de leur véhicule. Ils ont alors débuté leurs recherches à bord de deux voitures.
"Keuf, pas keuf, on va le défoncer"
"Partir en pleine nuit, à cinq, à la recherche de quelqu'un d'autre, c'est agressif. Aller tambouriner à la porte d'une famille à 1h45 du matin, c'est brutal. Ce sont des violences psychologiques", a déclaré le président au cours de l'audience. De son côté, le procureur de la République a réclamé des peines de six mois de prison avec sursis à l'encontre de quatre des prévenus, ainsi que d'un an de prison, dont six mois ferme à effectuer sous bracelet électronique, pour le mis en cause qui a avoué être l'auteur des coups.
"Keuf, pas keuf, on va le défoncer". Des voisins ont entendu les prévenus prononcer cette phrase lors des faits. Mais aucun d'entre eux n'a reconnu en être à l'origine. "Ces jeunes sont partis chercher des explications, sur un coup de tête. Ils ne voulaient pas commettre des violences", a réagi l'avocat des mis en cause, Me Sofia Ferreira.