Le mardi 30 avril 2019 à 10:28
Le parquet de Paris avait décidé d'ouvrir une enquête dès le lendemain des faits. De nombreux individus s'étaient livrés à des appels aux suicides visant les forces de l'ordre sur la place de la République à Paris le 20 avril dernier.
Interpellé ce samedi, un homme de 49 ans, cuisinier au chômage, a été déféré au tribunal de Paris. Il a été jugé en comparution immédiate ce mardi.
Lors de l'audience, le prévenu qui s'est présenté comme un Gilet jaune ayant participé à tous les actes "sans jamais être interpellé pour violences" a affirmé ne pas être "un délinquant", ajoutant "avoir déjà aidé pendant des manifs des policiers à s'en aller car ils risquaient de se faire taper dessus".
"C'était la folie du moment"
"Mes paroles sont parties plus vite que mes pensées. (...) C'était la folie du moment", s'est-il justifié. "Ça a commencé après qu'une femme enceinte a été bousculée par les forces de l'ordre", a-t-il par ailleurs expliqué à la barre, vêtu d'un t-shirt noir à l’effigie de Pablo Escobar.
Son avocate, Me Ingrid Theillaumas, l'a défendu en expliquant qu'il avait "perdu son sang-froid" : "Il n'avait pas conscience de la gravité des mots. Son "Suicidez-vous", c'était un ras-le-bol, de voir ses amis blessés, de la violence, de l'injustice. Il a perdu son sang-froid pendant quelques minutes".
"Un effet dévastateur sur des policiers à bout"
"Cela a un effet dévastateur sur des policiers à bout depuis plusieurs mois", a rappelé l'avocate des policiers Me Oriane Camus.
De son côté, le procureur a rappelé qu'"il n'y aucun lien de cause à effet évident entre ce déferlement de propos haineux et une quelconque violence des policiers contre une jeune femme qui n'est pas du tout avérée".
8 mois de sursis, 180 heures de TIG, et 500 euros à verser aux policiers
Le tribunal de Paris a condamné le prévenu à une peine de 8 mois de prison avec sursis.
L'homme de 49 ans devra également accomplir 180 heures de travail d'intérêt général, avec obligation de trouver un travail, mais également verser 500 euros à chacun des deux policiers qui ont porté plainte au titre du préjudice moral.